Vivre la coupe du monde de l'intérieur est une aventure humaine extraordinaire. Elle a pris son point de départ le 8 juin. Paris-Johannesburg-Durban ont été les premières étapes de ce voyage, pour couvrir le parcours des verts depuis la ville de Durban, jusqu'au camp de base de San Lameer, dans le Kwazulu Natal distante de 189 km. Cette cité balnéaire, qui s'ouvre sur l'océan indien, renferme une forte communauté musulmane. De la guest house qui nous accueille, nous profitons du merveilleux coucher de soleil et de la magnifique vue panoramique du port. La visite de Durban attendra, car il faut monter à Margate (le 10 juin) pour assister à l'avant-dernière séance d'entraînement des verts avant le départ vers Polokwane. Le voyage, par taxi, a duré deux heures. Philip, le chauffeur, reste silencieux durant tout le trajet. L'autoroute est un tapis. Le paysage est une carte postale. Avant l'entraînement, Rabah Saâdane confirme le choix de Yebda à la place de Mansouri pour le premier match du tournoi face à la Slovénie. A côté, sur le magnifique billard qui sert de terrain d'entraînement, les joueurs viennent à la rencontre des journalistes. C'est le moment des emplettes et des biscuits, c'est selon, pour l'avant-match. Le pouls des algériens bat fort à Margate. A Durban, le centre de presse est presque vide. Quelques journalistes turcs et espagnols se disputent l'immense espace. Dehors, les australiens défilent et narguent les allemands. Il est temps pour nous de filer sur Polokwane via Johannesburg. Nous voyageons avec le staff des intendants qui précède toujours d'un jour l'arrivée des verts. Belle coïncidence, nous cohabiterons avec la sélection au Protéa Landmark. Un petit hôtel retiré, loin du vacarme de la ville et planté dans un magnifique site, tout proche d'une réserve. La traversée Jobourg-Polokwane s'est effectuée à bord d'un petit jet. Djahid Zefzef, Boubekeur Cheniouni, le kiné, le garde matériel mettent tout en place avec la directrice de l'établissement qui parle un peu français. Elle utilisera la langue de Molière dans les prochains jours lorsque l'équipe de France installera ses quartiers dans l'hôtel pour préparer le match face au Mexique le 17 juin à Polokwane. Nouvelles coupes de cheveux Samedi, lorsque la délégation est arrivée avec deux heures de retard sur le programme prévu (l'autorisation de vol a été délivrée en retard), les joueurs ont eu juste le temps de manger un morceau, d'enfiler leur survêt et de filer au stade pour prendre leurs repères. Avant de rentrer à la maison, Rabah Saâdane, Antar Yahia, Madjid Bougherra et Karim Matmour ont animé une conférence de presse. Durant la séance d'entraînement, les journalistes algériens ont découvert la nouvelle coupe de cheveux de Ziani, Yebda (blond) et Ghezzal à la « romaine ». Le temps presse. Il faut faire vite, rentrer à l'hôtel, dîner et se mettre devant le poste télé pour suivre Angleterre-USA. Hier, jour de match, les joueurs ont partagé le petit-déjeuner avec le staff technique et médical. Le président Mohamed Raouraoua a partagé sa table avec Hamid Haddadj, Kader Berdja, Hadi Hamel (média FIFA) et votre serviteur. Farid, le cuisinier, était aux petits soins avec tout le monde. Dehors, des policiers montaient la garde et ne laissaient personne s'approcher de l'antre des verts. A 10 h, les camarades de Antar étaient dans leur chambre après une brève séance photos-souvenirs avec une poignée de supporters venus d'Irlande, la famille Sayah de Ben Omar (Kouba) descendue de Paris pour soutenir les verts. Aux abords du stade, des centaines de supporters algériens mettent de l'ambiance et sifflent fort dans le vuvuzela. Ces instants ressemblent un peu à ceux vécus à Oum Dormane. Sur les écrans géants, les supporters vivent l'arrivée des verts au stade. La séance d'échauffement est courte. Comme la présence de l'équipe d'Algérie à Polokwane. Elle rentrera chez elle au Kwazulu Natal, juste après le match. Ce dernier peut commencer. Les supporters donnent de la voix et les tribunes sont majoritairement aux couleurs de l'Algérie. Après Kassaman, les supporters entonnent pendant de longues minutes « One two three viva l'Algérie ».