Le nouveau capitaine de l'équipe d'Algérie, Antar Yahia, aurait bien aimé entamer son statut par une victoire qui plus est en Coupe du monde. Les circonstances du match en ont décidé autrement. A la fin de la rencontre face à la Slovénie, il nous a livré ses impressions et s'est projeté quant aux deux matches à venir. Capitaine, on vous sent contrarié par l'issue du match ... Y a de quoi l'être après un tel match. On joue bien, on contrôle le match, on n'est pas mis une seule fois en danger et à l'arrivée on perd. Parfois, le football est cruel. Tous les joueurs qui se sont exprimés ont dit la même chose. Grosse déception et beaucoup de regrets… C'est vrai. On s'est bien préparés, on est bien rentrés dans le match, l'adversaire ne nous a pas dominés, mais on ne gagne pas. Sur le match, il y avait de la place pour une victoire. Personnellement, je suis frustré. A aucun moment l'adversaire ne nous a été supérieur, et ce, dans tous les compartiments de jeu. On prend un but et tout s'arrête. Avez-vous des explications sur ce qui est arrivé face à la Slovénie ? Je crois que nous avons manqué de lucidité dans les 20 derniers mètres. Le ballon circulait et remontait bien. Malheureusement, le geste final manquait de percussion. Vous n'avez plus le temps pour gamberger que déjà arrive le match contre l'Angleterre ? Il va falloir se remettre vite dans le bain, replonger dans le travail et la préparation. Notre parcours n'est pas encore terminé. Il faut corriger les lacunes et aller de l'avant. L'Angleterre est un gros morceau... On le savait avant de venir en Afrique du Sud. Elle ne nous fait pas peur. Nous jouerons nos chances crânement sans faire de complexe. C'est le favori et, à ce titre, c'est à lui de faire le jeu et à nous de le surprendre. J'entends déjà les gens dire « c'est l'Angleterre ! », et alors ? On a confiance en nos possibilités, autrement il voudrait mieux rester à la maison. En football, tous les exploits sont possibles. A ce moment précis, l'Angleterre ne compte qu'un point de plus que nous. Battre les Anglais, c'est dans les cordes des Verts ? Nous, on y croit. Le reste ne nous concerne pas. Les Anglais trouveront des Algériens sur le chemin. Nous n'avons pas peur d'eux, tout en les respectant comme tous les autres adversaires qu'on croise sur les terrains et dans les compétitions. Comment faut-il s'y prendre pour battre l'Angleterre ? Je crois, d'abord, qu'il ne faut pas se prendre la tête. Ensuite, continuer à travailler et corriger nos erreurs. Et enfin, jouer sans complexe. C'est le secret de la réussite en football. A votre avis, le coach doit-il changer de tactique ou des joueurs ? C'est son domaine. Nous, les joueurs, faisons ce qu'il demande. Je n'invente rien en disant qu'il faut reconduire la bonne organisation et trouver rapidement des solutions au manque d'efficacité. Pour l'instant, c'est le point noir de la sélection. C'est d'abord un problème collectif qu'il faut résoudre collectivement. Il ne faut pas se focaliser sur un seul joueur. La solution viendra du collectif. Ne pas prendre de but, c'est aussi important dans le football moderne. Vous allez, en tant que capitaine, mobiliser les joueurs ? Ce sont des compétiteurs. Ils n'ont pas besoin d'être mobilisés pour mouiller le maillot et se battre jusqu'au dernier souffle pour donner de la joie au peuple qui attend beaucoup de nous.