Les critiques croissantes depuis le nul contre les Etats-Unis, en ouverture du Mondial-2010, n'affectent pas le sélectionneur italien de l'Angleterre, Fabio Capello qui insiste : « Je n'ai pas fait d'erreur ». Après une lune de miel prolongée par des qualifications menées de main de maître, l'Italien, en poste depuis janvier 2008, goûte aux critiques d'un pays qui rêve d'un sacre mondial depuis 1966. « Piqûre de rappel pour Capello », titre le Guardian ; « C'est insuffisant Don Fabio », juge le Daily Mail. « L'idée que Capello est l'ingrédient magique qui transforme des abonnés aux quarts de finale (...) en champions du monde, a pris du plomb dans l'aile », selon le Times. Trois décisions lui sont reprochées : avoir emmené en Afrique du Sud le défenseur Ledley King, notoirement fragile, qui ne peut s'entraîner entre les matches et s'est blessé d'entrée ; avoir titularisé le gardien Robert Green, coupable d'une énorme erreur ; et n'avoir annoncé l'équipe à ses joueurs que quelques heures avant le coup d'envoi, ce qui aurait conduit à la fébrilité de Green. « Regardez son passé ! » Dès dimanche, la Fédération anglaise (FA) a volé au secours de son sélectionneur pendant que les journaux, aigre-doux, publiaient le montant pharaonique des émoluments de l'Italien (6 millions de livres, plus de 7 millions d'euros). « Je ne vois pas Fabio changer ce qui a très bien fonctionné pendant deux ans et demi », a déclaré un des responsables de la FA, Trevor Brooking. Lundi, c'est son défenseur Jamie Carragher qui est monté au front : « Regardez son passé ! On parle de Fabio Capello ! Regardez ce qu'il a réussi dans sa carrière, et ce qu'il a fait avec l'Angleterre, comment il l'a qualifiée. Son bilan est immaculé ». « Il a entraîné l'AC Milan et le Real Madrid. Et d'après ce que j'entends, en termes de pression, entraîner le Real Madrid c'est autre chose... », poursuit le joueur de Liverpool. Mais Capello, réputé aussi autoritaire qu'obstiné, n'a pas besoin d'avocats. « Je n'ai pas fait d'erreur et je ne suis pas inquiet pour l'avenir (...). On a fait un bon match, l'état d'esprit et la condition physique des joueurs sont bons. On s'est procurés sept ou huit occasions. C'est du bon football ». Silence dans les rangs !