La famille Asseum, composée d'une mère et de ses cinq enfants, s'est retrouvée, de manière subite et inattendue, dans la rue consécutivement à une procédure d'expulsion du domicile qu'elle occupait depuis plus de trente ans dans le quartier « El Graba ». Accentuée par le vacarme du tumultueux quartier et la chaleur suffocante, leur détresse est d'autant plus grande que, la minuscule tente ne pouvant abriter toute la famille, les enfants ont dû se résoudre à chercher refuge, chaque soir venu, chez des proches ou des voisins, tout comme les quelques équipements domestiques et meubles qu'ils ont été contraints de disperser çà et là. Rencontré sur les lieux, rue du Sénégal, le fils aîné, se sentant dépossédé de la maison de son enfance, regrette amèrement que les multiples démarches d'acquisition d'un logement, formulées par ses parents depuis plus d'un quart de siècle, soient restées vaines. Même les nombreux recours adressés, lors des différentes attributions de logements, a-t-il tenu à souligner, sont demeurés sans écho. Selon lui, une première demande de logement déposée par ses parents remonte à l'année 1984. Il n'a pas manqué de clôturer son propos par la lancinante question : « jusqu'à quand va perdurer notre calvaire ? » Près de la tente, les yeux hagards, le visage tourmenté, la mère, non encore remise du choc intenable de l'expulsion, scrute la ruelle étroite et défoncée qui fait face à son « logis », gardant l'espoir d'une hypothétique solution qui mettrait fin à son calvaire. La situation déplorable dans laquelle se trouvent les membres de la famille appelle, ont signalé des riverains, à une attention particulière des élus et des responsables de la ville.