Cette famille a subi hier l'exécution de la décision d'expulsion du logement de fonction qu'elle occupait depuis 25 ans à l'intérieur du foyer pour les personnes âgées et handicapées de Bab-Ezzouar. “Mon défunt époux, Kouadri Ahmed, était un fonctionnaire au sein de ce centre. Après son décès, personne ne nous a informés qu'il fallait quitter le logement. Ce n'est qu'après 14 ans que nous recevons un ordre de la part du directeur du centre de quitter les lieux ; pourtant nous avons toujours payé les charges relatives au domicile (loyer, électricité et eau)”, nous relatera l'un des enfants de la famille. Sous le choc, il expliquera que les autorités concernées ont promis de régulariser leur situation et de leur céder le logement. “Nous avons introduit un dossier au niveau des domaines pour l'achat de ce logement et nous avons versé une somme de 11 000 dinars en plus d'une somme de 280 000 de dinars que nous avons déboursée pour la réhabilitation de la maison endommagée par le séisme de 2001. Aujourd'hui, nous sommes expulsés de force mais pour aller où ? se demande la famille Kouadri. Cette dernière a adressé des correspondances à toutes les autorités concernées, à savoir le président de l'APC de Bab-Ezzouar. “Celui-ci a transmis une lettre au chef de daïra, ce dernier nous a fait savoir qu'il a transmis notre dossier au wali d'Alger mais nous n'avons eu aucune suite”, soulignera la veuve Kouadri. Une autre correspondance a été adressée au ministre de la Solidarité nationale en date du 15 février 2009, “cette dernière est restée sans suite aussi. Nous sommes dans le désarroi. Nous ne savons plus à qui nous adresser. Pour cela, nous sollicitons le président de la République pour arrêter la procédure d'expulsion”, continuera de dire la mère de famille. Il est à rappeler qu'en 2007, une première décision d'expulsion a été adressée à cette famille mais elle n'a pas été exécutée grâce à l'intervention des habitants du quartier Tribou. “Nous voulons éclaircir et démentir les dires du ministre de la Solidarité nationale qui a déclaré en 2007 que nous avons bénéficié de deux chalets. Ce dernier ne nous a octroyé qu'un seul pour une famille composée de 25 membres et que nous avons refusé. Nous avons la copie d'une correspondance émanant de ce ministère nous octroyant un seul chalet. Nous estimons que notre refus est justifié”, selon la veuve Kouadri. “La décision d'expulsion est ordonnée par le ministre de la Solidarité nationale. La daïra et l'APC de Bab-Ezzouar n'ont rien à voir dans cette affaire”, selon une source proche des autorités locales. F. Aouzelleg