Ghana et Etats-Unis disputent bien plus qu'un 8e de finale du Mondial-2010, samedi à Rustenburg (19h30), ils sont en mission : l'un porte les espoirs de l'Afrique, qui n'a plus que cette équipe en course, l'autre défend le développement du « soccer » dans son pays. Cet arrière-plan donne encore plus de saveur à un duel déjà épicé par la perspective de voir s'affronter deux équipes aux styles différents, et deux grosses cotes de la compétition qui s'étaient rencontrées en Allemagne en 2006 (2-1 pour le Ghana). En outre, on aperçoit à l'horizon une demi-finale. En effet, le vainqueur évitera en quarts les monstres comme le Brésil, l'Allemagne ou l'Angleterre, placés dans d'autres parties du tableau, et jouera sa place dans le dernier carré contre le vainqueur d'Uruguay-Corée du Sud, d'un niveau tout de même plus abordable. Mais il y a d'abord un 8e à gagner. « Nous allons représenter le continent », dit le défenseur ghanéen, John Paintsil, « c'est vraiment triste de voir les autres équipes africaines éliminées (la Côte d'Ivoire avait encore une infime chance, vendredi soir) ». Pour préparer ce deuxième 8e de finale des Black Stars en deux participations (éliminés par le Brésil en 2006), « on va corriger nos erreurs et parler à nos attaquants pour qu'ils soient plus efficaces », ajoute Paintsil. Bradley : « Ecrire l'histoire » « C'est difficile à expliquer ce manque de réalisme, car des occasions, on s'en crée beaucoup. J'aimerais moi aussi qu'on marque de vrais buts », regrette le sélectionneur serbe du Ghana, Milovan Rajevac, qui n'oublie pas d'ajouter que ce match « est vraiment très important pour nous et pour l'Afrique ». Le Ghana ne marque pas de « faux buts », mais seulement sur penalty, les deux fois par Asamoah Gyan. Pour espérer devenir la troisième équipe africaine en quarts (Cameroun 1990, Sénégal 2002), il faudra concrétiser son jeu bien ordonné mais inoffensif. Dans un style tout aussi discipliné mais plus fondé sur de rapides contre-attaques, les Etats-Unis n'ont pas la pression de tout un continent sur les épaules, mais défendent le soccer, dont la popularité vient loin derrière celles du base-ball, du basket ou du foot US. « Nous sommes en train d'écrire l'histoire de ce sport aux Etats-Unis », rappelle le sélectionneur Bob Bradley. « Cela va prendre du temps, 30, 40 ou 50 ans, estime Pierre Barrieu, son adjoint français, mais en tant que pays de football, les USA sont dans la bonne direction. Maintenant, en tout cas, ils ont une équipe sur laquelle il faut compter ». A voir samedi.