Une nouvelle compétition commence aujourd'hui samedi au Mondial, avec le début des 8es de finale et des matches à élimination directe : premiers en lice, l'Uruguay contre la Corée du Sud, et les Etats-Unis contre le Ghana. Cette fois, plus de match nul possible : prolongation en cas d'égalité et séances de tirs au but si nécessaire pour forcer le destin. A 15h à Port-Elizabeth, l'Uruguay, qui a terminé première du groupe de la France, sera favorite face à la Corée du Sud. Avec la qualification du Chili vendredi soir, l'Amérique du Sud a placé cinq équipes sur cinq en huitièmes de finale (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay et Chili). A 19h30 à Rustenburg, le match Etats-Unis - Ghana sera un peu plus qu'un simple 8e de finale. Les Ghanéens sont les derniers Africains encore en lice dans ce Mondial, et ils porteront les espoirs de tout un continent qui rêve d'exploits en terre sud-africaine. L'élimination des cinq autres équipes africaines engagées a jeté un froid. Sans craindre de violer la sacro-sainte neutralité, le comité organisateur du Mondial a d'ailleurs officiellement souhaité bonne chance au Ghana pour son match face aux Etats-Unis. • A Port Elizabeth : Uruguay- Corée du Sud (15h00) • A Rustenburg : Etats-Unis- Ghana (19h30). L'Afrique compte sur Gyan et les Black Stars Excellent depuis le début de la Coupe du monde, Gyan Asamoah, 24 ans, espère propulser les Black Stars en quart de finale de la Coupe du monde. Avant de défier les États-Unis aujourd'hui, l'attaquant du Stade Rennais s'affirme au plus haut niveau. Comme en 2006, le Ghana sera, très vraisemblablement, l'unique représentant du football africain en huitièmes de finale de la Coupe du monde. Sèchement éliminés il y a quatre ans par le Brésil (3-0), les Black Stars avaient terminé le match à dix, suite à l'expulsion de leur attaquant Gyan Asamoah, 20 ans à l'époque. Ce soir à Rustenburg (19h30), l'équipe la plus jeune du Mondial sud-africain (moins de 25 ans de moyenne) pourra compter sur un attaquant beaucoup plus mûr, mais aussi plus efficace pour venir à bout des Etats-Unis. Une rencontre durant laquelle le Rennais croisera son partenaire, Carlos Bocanegra. «Le match contre le Brésil nous a beaucoup appris, constate le natif d'Accra. Nous avons abordé le tournoi sans stress. La grande différence, c'est que nous avons acquis un peu d'expérience pendant la Coupe du monde.» Déjà auteur de deux buts sur penalty face à la Serbie (1-0) et l'Australie (1-1), le véloce attaquant ghanéen figure dans la catégorie des joueurs décisifs. Point fort : le mental. «J'ai inscrit pas mal de buts en club (13 cette saison avec Rennes) et en sélection (21 en 41 sélections), se réjouit l'ancien attaquant de l'Udinese. Cela m'a permis de reprendre confiance en moi.» Tout n'a pas toujours été rose en sélection. Gyan a toujours cru en lui : «Mes états de service parlent pour moi», dit-il avec toujours autant d'assurance. Son sélectionneur, Milovan Rajevac, n'en doute pas. Il faut dire qu'avec lui, le Serbe tient bien plus qu'un buteur : «Je suis le meneur, sourit Gyan Asamoah. C'est moi qui mène la danse. J'amuse mes coéquipiers pour leur faire oublier le football. Cela permet de ne plus penser à la pression. On se régale». Démonstration samedi face aux Etats-Unis ? Bradley : «Ecrire l'histoire» l Dans un style tout aussi discipliné mais plus fondé sur de rapides contre-attaques, les Etats-Unis n'ont pas la pression de tout un continent sur les épaules, mais défendent le soccer, dont la popularité vient loin derrière celles du base-ball, du basket ou du foot US. «Nous sommes en train d'écrire l'histoire de ce sport aux Etats-Unis», rappelle le sélectionneur Bob Bradley. «Cela va prendre du temps, 30, 40 ou 50 ans, estime Pierre Barrieu, son adjoint français, mais en tant que pays de football, les USA sont dans la bonne direction. Maintenant, en tout cas, ils ont une équipe avec laquelle il faut compter.» Annan : «Donner du bonheur aux Africains» l Le milieu ghanéen Tony Annan a promis vendredi que le Ghana «donne du bonheur» au continent africain, en 8e de finale contre les Etats-Unis. «Je pense que tous les pays africains soutiendront l'Afrique. Nous ne les décevrons pas. Je crois que nous allons leur donner du bonheur», a déclaré Annan dont l'équipe est la dernière africaine en lice au Mondial-2010 après l'élimination de la Côte d'Ivoire, du Nigeria, de l'Algérie, du Cameroun et de l'hôte sud-africain. «Si nous restons concentrés, si nous écoutons l'entraîneur, si nous saisissons nos occasions, je pense que nous gagnerons» contre les Américains, a affirmé Annan, excellent depuis le début du tournoi dans un rôle de sentinelle devant sa défense. Vorsah out l Déjà absent lors des deux derniers matches de poule, le défenseur central du Ghana, Isaac Vorsah, fera encore défaut aux Black Stars ce soir face aux Etats-Unis. Forlan : «Ne pas sous-estimer les Coréens» l La Celeste (surnom de l'Uruguay), a confirmé son potentiel d'une équipe qui pourrait bousculer la hiérarchie et jouer le rôle du trouble-fête lors de cette Coupe du monde, avec à la baguette son buteur-maison, Diego Forlan. «Lors du 1er tour, nous avons montré que l'Uruguay sera un adversaire difficile pour n'importe qui. J'ai aimé éviter l'Argentine, ce qui est chose faite, cela ne veut pas dire que nous allons sous-estimer les Coréens, loin de là, c'est une équipe qui a démontré de belles choses. Ça sera difficile», a affirmé le sélectionneur de l'Uruguay, Oscar Washington Tabarez. L'Uruguay a retrouvé le Mondial, après avoir brillé par son absence en 2006. Lors de sa dernière participation en Coupe du monde, l'Uruguay s'est fait éliminer dès le 1er tour, lors du Mondial 2002, organisé conjointement par le Japon et la Corée du Sud. Jung-moo Huh : «Mes joueurs visent les demi-finales» l L'histoire de la Corée du Sud est moins riche que celle de la Celeste, mais sa gloire est plus récente, avec la demi-finale de 2002 à domicile. De quoi raviver de chauds souvenirs. «Nous avons rempli notre premier objectif qui était d'atteindre les 8es de finale», confie le sélectionneur Jung-moo Huh. «Maintenant, je connais mes joueurs: ils ne veulent pas se satisfaire d'avoir juste passé ce tour. Ils veulent atteindre les demi-finales», assure-t-il. Les Diables Rouges d'Asie devront, pour cela, resserrer les rangs derrière. Car les partenaires de Ji-sung Park, le milieu de Manchester United, ont craqué à six reprises au premier tour, deux fois contre le Nigeria (2-2) et surtout quatre fois contre l'armada offensive argentine (1-4), autre formation sud-américaine : une mauvaise fable à éviter samedi.