Nostalgie, tradition, culture et esthétique sont toutes des fonctions assignées à l'habit traditionnel féminin kabyle, qui a bien été valorisé à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, à l'occasion de la 2e édition du salon de l'habit traditionnel qui s'est tenu du 19 au 21 juin. Cette manifestation a été organisée par les associations culturelles Tigemmi de Makouda et Anza de Boudjima, en collaboration avec la direction de la culture de la wilaya. Parce que la robe kabyle actuellement remplit beaucoup plus une fonction esthétique que d'usage et de valeur culturelle, ces deux associations ont voulu faire découvrir aux jeunes générations ce patrimoine, qui est peu connu actuellement. « Notre objectif est de faire découvrir à la jeune génération notre patrimoine et nos coutumes. Nous voulons leur expliquer que l'habit traditionnel fait partie de ce patrimoine et nous devons le préserver, le rénover et le faire évoluer, afin qu'il ne disparaisse pas »,a expliqué un membre de l'association Anza. « La femme kabyle de l'époque souffrait pour produire ce qu'elle portait. Du travail de la laine de mouton jusqu'à la fabrication finale de la tenue, c'était un long processus assez pénible », a-t-elle ajouté. l'jebba n'sbahlkhir, lhaf, taksswit iffuda, haïk, aggus taddut, taclluht, aggus lehrir, aqueccabi ney ibiddi, assarwal vouvrous (loubia), sont tous des modèles de l'habit traditionnel qui ont été exposés dans le hall de la maison de la culture lors de ces journées. Ainsi, le burnous, symbole par excellence des coutumes kabyles, a eu une place d'honneur à cette exposition. Porté par les hommes pour se protéger du froid en hiver, il avait aussi d'autre fonctions. « A l'époque, la mariée ne pouvait sortir de la maison de son père que voilée du burnous. En ces temps, la robe blanche n'existait pas, la mariée mettait le serwal medouar, elle se maquillait au thazult et avec el jouze. le burnous rehaussait la beauté et le charme de la mariée », témoigne une veille femme, venue visiter le salon. Notons aussi qu'une conférence, portant sur cette activité, a été organisée sous le thème « Pour une anthropologie du costume féminin : le cas de Boussaâda », qui a été animée par Mme Barkahoum, chercheure au centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques d'Alger (Cnrpah).