La Maison de la culture de Tizi Ouzou abrite actuellement un Salon consacré à l'habit traditionnel de la femme kabyle. L'habit traditionnel féminin, dans toutes ses coutures, est à l'honneur à Tizi Ouzou, à la faveur d'un Salon dédié à ce patrimoine ancestral, du samedi au lundi à la Maison de la culture. Cette manifestation a été organisée à l'initiative de deux associations culturelles: Tiguemmi de Makouda et Anza de Boudjima. Ce Salon est décliné en plusieurs stands consacrés, entre autres, à l'ancienne robe kabyle, le costume antique de la mariée, et leurs accessoires, dont notamment les coiffures, les bijoux, les ceintures et le coffre traditionnel qui faisait office, dans le temps, de garde-robe de la mariée. «Certaines pièces exposées ont plus d'un siècle et ont été empruntées à de vieilles femmes de Attouche, qui les ont jalousement gardées, car représentant un souvenir de leurs parents», a précisé Lounas Fadila, présidente de l'association Tiguemmi. Celle-ci a d'ailleurs, déploré l'absence de musée où seraient conservées ce qui constitue, selon elle, «les richesses du passé qui, bien que transmises de génération en génération, sont exposées à la détérioration, voire à la disparition». Concernant l'objectif visé par les associations à travers ce Salon, cette couturière fait observer, qu'«il s'agit essentiellement de faire découvrir les multiples facettes de ce patrimoine aux jeunes générations, pour les aider à se faire une idée sur les anciens cortèges nuptiaux, au temps où on habillait la mariée d'un burnous, avant qu'elle rejoigne le domicile de sa belle-mère juchée sur une monture». «Cette action ne relève pas d'une quelconque nostalgie, mais vise à retracer l'évolution des choses pour une meilleure compréhension de ce legs culturel par les jeunes, comparativement aux commodités offertes aux jeunes couples d'aujourd'hui, tels les chambres à coucher, et les voitures somptueuses formant les cortèges de mariage d'aujourd'hui», a affirmé Na Fadhma de Boudjima. Cette septuagénaire se souvient du temps où «la robe tissée avec la laine à la main servait, le jour, à vêtir la femme qui, la nuit venue, l'ôtait pour couvrir ses enfants et les protégeait contre le froid». Aujourd'hui, la robe kabyle remplit beaucoup plus une fonction esthétique que d'usage, et, assortie d'une fouta aux couleurs irisées, revêt un motif de distinction pour celle qui la porte. Certes, ce vêtement a subi des touches de modernité, mais sans pour autant en altérer l'originalité et l'authenticité, ont assuré, à l'unanimité, des exposantes à ce Salon, qui constitue pour elles une opportunité pour l'échange d'expériences dans le souci de conférer davantage d'élégance à leurs produits. Trois jours durant, le hall de la Maison de la culture s'est transformé en un lieu enchanteur fait de froufrous de tissus aux couleurs chatoyantes, rehaussés de dentelle et de broderie réalisées par des doigts de fées, jalouses de la qualité de leurs produits qui font la fierté des femmes de la région.