Avec une diffusion non-stop, la III se met au diapason de l'été et du Ramadhan avec des programmes centrés sur l'interactivité et la proximité. Devant la rude concurrence de la télévision, d'internet, des DVD et même des mobiles, aux ressources sans cesse multipliées, les prévisionnistes ne donnaient pas cher de la peau de la radio dans le monde. Ce « vieux » média a non seulement tenu le coup mais s'est adapté au nouvel univers numérique et multimédia. En déroulant, mardi dernier devant la presse, la grille d'été et du Ramadhan 2010, Malia Behidj, sous-directrice de la programmation de la Chaîne III de la Radio algérienne, a apporté plusieurs illustrations avec les producteurs et animateurs qui l'entouraient. Ainsi, ces nouvelles communautés d'Algériens à l'étranger, qui « jusqu'en Colombie britannique », conservent un lien précieux avec le pays en captant sa radio par internet. Aussi, ces auditeurs étrangers qui, sur tous les continents, troquant leur transistor pour l'ordinateur, captent désormais l'Algérie et qui, sans être légions, représentent un beau potentiel de rayonnement. Ainsi, cet élargissement, jusque-là imperceptible, d'une première génération d'auditeurs, aujourd'hui quadra ou quinquagénaires, aux profils dominants de cadres moyens et supérieurs formés en langue française, vers les plus jeunes, bilingues, aux occupations plus diverses, moins littéraires mais fortement branchés sur les nouvelles technologies de communication. Entre ce noyau d'anciens et cette nouvelle vague, un dénominateur commun de curiosité, de désir de découverte, de besoin d'expression, d'intérêt culturel et de soif de détente. C'est là toute l'équation d'une programmation qui nécessite une écoute attentive des auditeurs, de la pertinence dans le choix des contenus et de l'équilibre dans la ventilation des plages horaires. Seule la rentrée nous dira si les programmes proposés auront atteint leurs cibles. Mais leur exposé laisse apparaître une bonne prise en compte de l'ensemble de ces préoccupations. Les concepteurs de ces grilles saisonnières ont d'abord défini deux lignes de référence, à partir desquelles se sont construits les programmes : l'interactivité et la proximité qui ont déjà fait leurs preuves et auxquelles toutes les catégories d'auditeurs adhèrent. Ils ont ensuite projeté ces principes directeurs sur la spécificité des périodes considérées : l'été qui sera court cette année — non pas en tant que saison mais en tant que mode de vie —, et le Ramadhan qui débutera vers le 11 août. Soit une période de grande mobilité, avec les vacances et congés, les voyages et séjours balnéaires ou autres, les fêtes familiales et les festivals, suivie d'une période qui sera marquée par la fixation chez soi et des déplacements nocturnes au titre des visites privées ou des animations culturelles. Les grilles proposées se sont efforcées de tenir compte de l'ensemble de ces paramètres en veillant à maintenir les success-stories de la III. Impossible ici de reproduire la totalité, riche et diverse, de ces programmes qui seront communiqués régulièrement sur les ondes. On retiendra, cependant, quelques moments saillants ou nouveaux. Une longue matinale, intitulée « Rien que pour vous », offrira de 9h à 11h, sous la houlette de Abdou Sayah, de nombreuses rubriques, culturelles, gastronomiques, de loisirs et même une chronique sur le bonheur annoncée comme étonnante. A 14 h, retour du « Laboratoire de la III », bonne tradition qui donnera le micro à des animateurs en herbe, éventuelles futures recrues. De 15h à 17h, en direct des rivages, l'émission au titre amusant de « 1200 km grandes ondes » (en référence au 1200 m GO de la III) sillonnera la côte algérienne et pas seulement les plages, sous la direction du rigoureux et convivial Yazid Aït Hammadouche. De 17h à 19h, Mahrez reprendra « Embouteillages », en direct des crises de nerf d'automobilistes qui risquent d'être énormes cette année, vu la concentration de la période estivale. Avec « Hors-jeu », le Mondial régnera jusqu'au 12 juillet, avant de laisser place à « Souviens-toi de l'été », espace des nostalgies enchantées ou désenchantées. De 21h à 22h 30, les best-off des émissions « Café de la III », « Accès Libre », « Song pour Song », « Carnet de Famille »…La formule week-end prévoit notamment le maintien des excellentes « Les Enfants d'abord » et « Papier Bavard » ainsi que « Des villes et des histoires », « Méditerranée », et une initiative de Nerriman Sadouni, « Le Panaf, un an après », histoire de maintenir la veine culturelle africaine et de mesurer à posteriori l'impact de l'événement. Le vendredi, à 13 h, le brillant théologien, Mohamed Chekar, poursuivra son émission « Comprendre l'Islam » qui préparera les thématiques du Ramadhan. A signaler, la finale, le 4 juillet à la Salle Atlas, des sélections de l'émission « Turbo Music », qui a parcouru le pays durant plusieurs mois pour révéler aux auditeurs des talents parfois surprenants. Amina Aïssi, responsable par ailleurs du centre culturel de la radio, est encore étonnée par la moisson de cette caravane qui entretient la tradition du radio-crochet, qui a propulsé dans le monde de grands artistes. L'existence de ces jeunes musiciens et chanteurs, dans les coins les plus reculés du pays, s'adonnant, dans des conditions souvent éprouvantes, à tous les genres musicaux algériens et étrangers, est un formidable indicateur du potentiel artistique de notre jeunesse et de son besoin vital d'affirmation. Que la radio y contribue est déjà une grande mission d'intérêt public.