Pour contrer la concurrence, la télé est obligée de se mettre au diapason des programmes internationaux. Ford Boyard Algérie et Survivor en sont l'exemple... Benrabah Djamel, directeur de la programmation au sein de l'Entv, a animé, vendredi soir, un point de presse pour dévoiler la grille des programmes «spécial rentrée sociale 2006-2007». Celle-ci, nous affirme-t-on, est placée cette année sous le signe de «l'Algérianité, proximité et interactivité. Choix de conviction et d'avenir». La mise en application de cette grille a été retardée pour fin octobre 2006, en raison de la programmation circonstancielle au mois de Ramadhan. Cette programmation, nous dit-on, a été établie selon l'évaluation de la grille précédente et en prenant en compte certains paramètres comme la diversité du public, la mise en évidence de l'identité nationale dans sa diversité, l'encouragement de la production nationale, la conjoncture politique, économique, sociale et culturelle, le cachet familial, la proximité, l'interactivité, l'ouverture sur l'Algérie profonde, la dimension maghrébine et l'universalité. Aussi, nous assure-t-on, des aménagements ont été apportés à cette grille en optant pour la périodicité hebdomadaire des émissions, les émissions à concept international, les émissions interactives, grande émission culturelle, grande émission de proximité et l'usage du langage parlé dans certaines émissions tout public. Aussi, dans cet esprit d'ouverture à l'internationalisation, on peut citer deux exemples édifiants de nouvelles émissions inspirées de l'Occident et qui atterrissent aujourd'hui, chez nous. Des coproductions en fait. Ford Boyard Algérie (Bordj El Abtal). D'une durée de 60 minutes, elle sera diffusée le vendredi à 21h et Ich Bari (Survivor ou Koh Lanta). Une émission à concept international de 70 minutes, diffusée le jeudi à 21h et les dimanche, mardi et mercredi à 19h. A côté, s'ajouteront Ness El Waha, Fakir W'rbeh, Alhan Wa Chabab (nouvelle émission), Choumou' E'Tilivizioun, Foussoul et El Mountada. Tout le reste sera reconduit, à l'image de Saraha Raha, Waqafate Wa Hiwar, Liqaâ, Fhama, Cinéma, Leilet E'Noudjoum, Hna Fel H'na, Baïd An El Maydane, et Tout est possible (Koullou Chaï'in Moumkine), etc. Cette année, nous indique-t-on, une attention toute particulière sera donnée aux grands événements de l'année en cours, à savoir Alger 2007, Capitale de la culture arabe, référendum sur la Constitution, le 45e anniversaire de l'Indépendance, les élections législatives, les élections locales, les Jeux panafricains. «On veut contrer les chaînes arabes qui sont en train d'utiliser nos propres repères, notre identité. La Télévision algérienne ne peut être insensible. La qualité technique et celle de nos produits est le moyen pour endiguer ce phénomène. On n'a peur d'aucune autre chaîne. Les Algériens veulent des produits algériens. L'algérianité est notre cheval de bataille. Je pense que la télé algérienne a fait un grand pas», a estimé le directeur de la programmation. Aussi, «la bataille est ouverte avec ces chaînes», a tenu à signaler HHC, qualifiant aussi «d'invasion» toutes ces chaînes qui sont de plus en plus orientées vers les émissions à concept international de grande qualité technique et qui, par la force des choses, atterrissent aujourd'hui sur notre petit écran, en raison de cette forte concurrence. M.Hamraoui Habib Chawki reconnaîtra, par ailleurs, son désarroi face aux critiques qui, d'aucuns l'accusent, dit-il, «d'endoctriner les gens par des idées baâthistes, islamistes et d'autres, occidentales.» «Moi, je veux vulgariser les faits sur la télé. Pas besoin d'endoctriner la culture arabe car nous sommes des Arabes», a-t-il répondu à une journaliste qui a relevé le trop-plein de programme égyptien notamment, qui a toujours inondé la télé algérienne. «MBC est chez elle en Algérie, tout comme TF1 ou France2. Cela s'appelle le téléspectateur. Ce dernier est souverain. Il regarde son programme, cela ne veut pas dire qu'il est divisé entre l'arabe et l'occidental. Je ne pourrai pas fermer les portes devant les productions de Costa Gavras ou Youcef Chahine. La culture n'est pas une nationalité ou une géographie. Pourquoi méprise-t-on l'Algérien? Il est adulte et connaisseur. Voir un film ne veut pas dire adhérer. Avant, il n'y avait pas des productions. Aujourd'hui, il y a peu de qualité. Demain, il y aura plus de qualité. Nous l'accompagnons. La télévision est un lieu de grande rencontre», a conclu M.Hamraoui Habib Chawki, avant d'inviter la presse à la kheima des Ouled Naïl de Zéralda, où une collation a été offerte en l'honneur des artistes et des professionnels qui ont participé dans les programmes de la grille du mois de Ramadhan. Algérianniser, d'un côté, et internationaliser, de l'autre, on comprend le dilemme de HHC...