Deux cartons rouges, une douzaine de jaunes, aucune victoire et aucun but marqué, deux buts encaissés dans deux défaites en trois matchs face à des équipes moyennes et, pour finir, une gifle du lamentable Saïfi à l'encontre d'une journaliste algérienne. C'est le bilan très mou, à l'image de Saâdane Lexomil, de l'équipe nationale pour cette première participation à une Coupe du monde depuis 24 ans. Malgré cette prestation très moyenne, tout le monde a tenu à saluer la participation honorable de l'équipe et de son entraîneur, qui a réussi à endormir tout le monde, particulièrement ses joueurs. Déçus, les Algériens vont donc retourner à leur sport obligé, regarder les autres ; à travers les millions d'antennes paraboliques déployées vers le ciel, les Algériens vont revenir au voyeurisme et observer de loin comment ces autres vivent, pensent, jouent, s'amusent et gagnent, tout en tournant le dos à l'ENTV, définitivement installée dans le néant, après avoir passé tout le premier tour du Mondial à diffuser de mauvaises chansons à la gloire de l'équipe nationale, sans aucun débat, ni de fond ni de forme. L'Algérie revient donc chez elle. En face, l'ENTV et son vide cosmique, au-dessus, un gouvernement autiste déjà en vacances et, derrière, tout un peuple qui attend quelque chose, ne serait-ce qu'une victoire de l'équipe féminine junior de water polo à un tournoi au Maghreb. Une mauvaise nouvelle ? Saâdane va peut-être rester à la tête de l'équipe nationale, tout comme les dirigeants de la FAF, bien installés dans le tourisme sportif. Une note aussi : l'ex-président Clinton a tenu à assister au match entre son pays et l'Algérie. Ben Bella, Chadli et Zeroual n'ont pas été vus, le seul qui a une bonne excuse est Boudiaf, dont l'anniversaire de son assassinat tombe dans trois jours. Quant à l'actuel président, il est au Canada pour le G20. On se demande bien pourquoi.