Le pouvoir politique ne peut exiger la démission d'un dirigeant d'une fédération de football, et la Fifa « réagira » s'il y a ingérence politique dans les affaires de la Fédération française, a affirmé samedi le secrétaire général de la Fifa, Jérôme Valcke. « Si on considère qu'il y a ingérence politique, on réagira, comme on le ferait dans n'importe quel pays du monde », a déclaré M. Valcke, interrogé sur la crise politico-sportive provoquée par la débâcle de l'équipe de France au Mondial -2010 en Afrique du Sud. La Fifa a fermement rappelé qu'elle n'admettait dans aucun pays que le pouvoir politique intervienne directement dans les affaires d'une fédération. « Personne ne peut demander à quelqu'un de démissionner. Une personne est élue, si elle pense avoir failli, elle peut démissionner, mais on ne peut pas l'y obliger », a insisté M. Valcke, en réponse à une question sur les appels implicites à la démission du président de la Fédération française, Jean-Pierre Escalettes. La ministre française des Sports, Roselyne Bachelot, avait ainsi estimé que le départ de M. Escalette était « inéluctable ». « Sur tous les continents, on surveille toujours ce genre de situation et on rappelle aux gens comment la pyramide du pouvoir (dans le football) fonctionne », a-t-il ajouté. En ce qui concerne la France, « on n'est pas inquiet, mais on est attentif », a précisé le responsable. Organisation satisfaisante La Fédération internationale de football (Fifa) a loué par ailleurs les efforts accomplis par l'Afrique du Sud pour surmonter les problèmes logistiques présents à l'ouverture du Mondial-2010 de football et estimé que l'organisation s'approchait de la « perfection ». « On a connu un début difficile le 11 juin, en termes de transport à cause d'un manque de coordination (...) mais cela a été réglé », a déclaré le secrétaire général de la Fifa, Jérôme Valcke, en dressant un bilan à mi-parcours de cette première Coupe du monde africaine. « Si l'organisation reste au niveau d'aujourd'hui jusqu'au 11 juillet, alors nous pourrons dire que c'est un Mondial parfait », a-t-il ajouté lors d'un point-presse à Johannesburg. Et de plaisanter : « L'Afrique du Sud pourra toujours nous servir de plan B pour les Coupes du monde à venir. » Depuis l'attribution du Mondial-2010 à l'Afrique du Sud, des doutes ont été exprimés sur la capacité du pays à accueillir le plus gros événement sportif au monde, certains allant jusqu'à évoquer un plan B au cas où les stades ne seraient pas prêts à temps. « Mais le pays a travaillé très dur pour s'assurer que tout se passe bien », a commenté le chef du Comité local d'organisation (Loc), Danny Jordaan. Aujourd'hui, « nous sommes à 50% de la compétition, mais nous avons atteint à 100% nos objectifs », a-t-il ajouté, exprimant un seul regret : une seule des six équipes africaines qualifiées, le Ghana, a survécu à la phase de poules. L'Afrique du Sud a dépensé plus de quatre milliards d'euros pour construire ou rénover dix stades, moderniser ses infrastructures de transports et renforcer sa sécurité avant la compétition, qui s'est pour l'instant déroulée sans accroc majeur.