L'implantation de l'assureur français Axa sur le marché algérien trébuche toujours. C'est ce qu'a laissé entendre Lamara Latrous, président de l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance (UAR). « Si Axa veut travailler sur le marché algérien, elle n'a qu'a respecter les lois algériennes », a soutenu M. Latrous, hier, lors de son intervention sur les ondes de la Radio nationale. En décodé : Axa ne répond pas aux dispositions réglementaires algeriennes régissant l'implantation des assureurs étrangers. M. Latrous n'a pas précisé si le dossier d'Axa a été rejeté ou non. Déjà présente au Maroc, Axa travaillait activement pour s'implanter en Algérie. Toutes les options ont été retenues : partenariat en bancassurance ou rachat d'une compagnie. Autorisée dans le pays depuis 2007, la bancassurance semble avoir la préférence de l'assureur. En revanche, les dispositions de la loi de finances complémentaires 2009 semblent contrarier les intentions des responsables de l'assureur français. Axa tente depuis quelques mois d'obtenir une dérogation à la loi dite « 51-49 » pour s'implanter. En vain. L'Etat algérien exigerait de l'assureur qu'il crée une joint-venture. Pour M. Latrous, les choses iraient vite s'il y a respect des dispositions de la LFC 2009. Axa a soumis en janvier 2009 une demande d'agrément au ministère des Finances. Requête restée sans réponse. Bien qu'affichant un intérêt particulier pour le marché algérien, l'assureur français est tout aussi disposé à quitter l'Algérie dans le cas où les blocages persistent. D'ailleurs, il délocaliserait ses activités en Tunisie et pourrait revoir sa stratégie à l'endroit de l'Algérie, selon le magazine économique français l'Expansion. Par ailleurs, le groupe français Macif, qui a opté pour un protocole d'intention de partenariat avec la SAA et deux banques (BADR et BDL), devrait obtenir son agrément, « probablement » en janvier 2011, si l'en croit les déclarations de M. Latrous. Macif Assurances est le second assureur français à s'installer en Algérie, après Cardif, filiale du groupe BNParibas. Cardif s'est associé avec la CNEP banque pour créer une filiale commune dans la bancassurance. Pourtant ouvert aux étrangers depuis 1995, le marché des assurances demeure peu attractif. Dans le cas de la France, il aura fallu attendre mars 2008 pour qu'un contentieux vieux de 40 ans entre compagnies algériennes et françaises ait trouvé une solution dont l'objectif est d'ouvrir la voie à des partenariats. A ce titre, le président de l'UAR persiste et signe : « Rien ne les empêchent de venir, pour peu que toute compagnie d'assurance respecte les lois algériennes en la matière. » Embryonnaire, le marché national de l'assurance est dominé à 70% par des assureurs publics avec un chiffre d'affaires de 77 milliards de dinars en 2009.