Le conclave tenu à la mouhafadha du FLN de Blida, samedi dernier, durant près de deux heures par les membres de l'exécutif communal apparentés FLN a tenu en haleine correspondants de presse, président d'APW présent sur les lieux, députés, membres du comité central du parti et même citoyens venus aux nouvelles. Au bout de tout ce temps passé à se rendre des comptes sous la présidence du responsable de la kasma « territorialement compétent », le résultat sera flou : la réunion a été suspendue pour reprendre le lundi suivant avec, selon des confidences, « ou la présentation de la démission du maire ou le retrait de confiance ». Une fois de plus, elle a été reportée à mardi. Discipline de parti oblige, le président de l'APC avait arrêté samedi sa conférence de presse qui venait de débuter et qui étalait au grand jour les graves dissidences régnant entre la commune et sa tutelle, à savoir la wilaya. Le responsable de la kasma lui interdira d'ajouter un seul mot « pour son propre bien » comme il le dira de vive voix devant un parterre de correspondants. L'affaire semblait close et M. Mellak voulait déglutir le trop-plein dont nous n'en aurons qu'un aspect : « Tous les blocages qu'a eu à subir la commune proviennent de mon refus d'apposer ma signature au bas de ces fameuses factures ! Je gère une commune de 200 000 habitants où les pauvres sont plus nombreux que les riches et on veut me faire signer une somme à débourser de 4,5 milliards. Je refuserai de signer et les citoyens payent à travers le blocage du budget primitif, le blocage des délibérations, le blocage de la distribution des 200 logements, le blocage de l'immobilier et le blocage des 100 magasins que je destinais à l'emploi de jeunes. On m'a même enlevé le président de la commission des finances et on est arrivé jusqu'à la tentative de retrait de confiance qui s'est déroulée à la daïra. » Le maire proclamant cela en un seul souffle, l'« appareil du parti » -comme le disait Kateb Yacine - le sommera de se taire. Dehors, des citoyens voulaient savoir ce qui s'était passé et ont affirmé que la population sortira en cas de suspension du maire. « C'est le seul maire qu'on voyait venir dans les rues et ruelles, entrer dans les domiciles des pauvres et placer des mots gentils ! », dira l'un d'eux au bord de la colère. Un autre s'exclamera : « Les responsables doivent bien réfléchir avant toute décision qui porterait atteinte au respect du choix du peuple, c'est nous qui l'avons élu ! » Pousser à la démission ou retirer la confiance : le résultat sera le même et signifiera la fin d'un règne pendant que les auteurs ou coupables de malversations continueront. Payera-t-on les factures ?
