Compilant les données à partir de millions de visiteurs qui ont testé leur connexion sur le Speedtest.net, la société américaine Ookla a conclu que les utilisateurs algériens d'Internet haut débit sont moins bien servis que ceux de 128 autres pays du monde. Ookla classe l'Algérie au 129e rang mondial avec un débit moyen de 1,28 mégabit par seconde (Mb/s). Au niveau arabe, l'Arabie Saoudite arrive en tête du classement (66e) avec 3,66 Mb/s, suivie du Koweït (2,92 Mb/s) et du Qatar (2,86 Mb/s). Le Maroc arrive à la 96e place de ce classement. Sur l'échelle mondiale, la Tunisie arrive à la 92e position avec un débit moyen de 2,27 Mb/s. La Libye, le premier pays à avoir lancé la 3G, la fibre optique jusqu'à l'abonné et la LTE dans le Maghreb, arrive quant à elle à la 106e place du classement avec 1,87 Mb/s de débit. En Algérie, il a été constaté, au sujet de l'ADSL, une forte possibilité de croissance de la demande, mais cela nécessite un développement des réseaux d'accès et des plateformes appropriées ; or l'infrastructure existante est conçue à l'origine pour la voix et non la data, le WLL ne supportant pas la data comme l'exige le client. Sur le plan technique et des infrastructures, les réseaux nationaux de transport (backbone) et d'accès présentent de nombreuses limites : le réseau national en fibre, quoique dense (39 000 km), reste insuffisant. Il est caractérisé par des coupures fréquentes, des équipements de faible capacité et une mauvaise qualité de service, l'obsolescence des équipements de commutation, l'hétérogénéité des réseaux d'accès filaires (boucle locale) qui rendent difficiles l'offre à haut ou très haut débit et aussi l'insuffisance en pénétration de ce réseau filaire (8%). Algérie Télécom s'est engagée, dans le but d'améliorer la situation, à procéder à un remplacement progressif, entre 2009 et 2013, des 4 millions d'équipements d'abonnés installés dans les centres de commutation et de procéder à l'acquisition de nouveaux équipements d'accès de 2 millions de lignes devant être déployées dans les zones qui en sont dépourvues. L'opérateur public veut porter le parc d'abonnés à 6 millions de lignes d'accès haut débit, et ce, à l'horizon 2013, ce qui correspond à 20% de la télé-densité fixée, soit deux fois plus qu'actuellement. Le nombre d'internautes algériens est beaucoup plus important que le nombre des foyers connectés ; l'écrasante majorité des connexions s'effectue depuis les entreprises ou des cybercafés. Le raccordement des entreprises accuse un certain retard ; une réalité qui ne changera pas de sitôt. C'est tout le problème de l'Internet en Algérie : les opérateurs économiques et les chefs d'entreprise en parlent beaucoup mais le pratiquent peu. L'utilisation de l'outil internet reste mal apprécié et mal valorisé. De même, les sites ne sont pas mis à jour, impactant négativement sur la capitalisation et le partage efficients des connaissances et des informations. Autre obstacle : l'équipement. Le prix exorbitant d'un ordinateur freine l'accès au réseau. L'Internet ne fait pas encore partie des priorités du foyer algérien. Pour accélérer l'accès des foyers à l'ordinateur et à la connexion internet, le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la Communication a initié l'opération Ousratic. Lors de l'élaboration du programme e-Algérie 2013, une étude menée en novembre 2008 a conclu que l'opération lancée en 2005 « n'a pas atteint ses objectifs aussi bien quantitatifs que qualitatifs car s'attaquer à différentes cibles dans un même programme compromet les résultats ».