Au moins 10 présidents d'APC de la wilaya de Tlemcen, qui en compte 53 (certains du mandat électoral précédent), font l'objet de poursuites judiciaires et d'enquêtes sécuritaires. Les édiles ciblés sont impliqués dans des scandales liés à la corruption, à la dilapidation de deniers publics, et au trafic d'influence, entre autres. Un triste constat qui classe Tlemcen parmi les premières wilayas de l'Ouest, en nombre d'élus poursuivis en justice. Les dossiers des maires de Tlemcen, Aït Tellout, Ouled Mimoun (ces deux derniers ont été suspendus la semaine dernière par le Wali), Amieur, Sidi Abdelli, El Gor, Marsat Ben M'hidi, Remchi, Sebdou, Chetouane sont instruits par les différents parquets de la wilaya, principalement celui de Remchi. Les différentes enquêtes, menées par les limiers de différents services de sécurité, concernes, également, des élus, des entrepreneurs et des fonctionnaires à tous les niveaux. Tlemcen a vécu, ces vingt dernières années, une déliquescence totale et une loi d'impunité incroyable. L'ère de Tayeb Louh, ancien ministre de la justice, garde des seaux (actuellement incarcéré à la prison d'El Harrach) a été tristement célèbre pour l'étouffement des scandales de toute nature. Sa chute et celle de son clan, depuis l'enclenchement du mouvement populaire du 22 février dernier, ont dépoussiéré les tiroirs des tribunaux et remis à jour les dossiers des prédateurs, une dangereuse mafia qui écumait à tous les niveaux pour clochardiser toute une région et s'enrichir au vu et au su de tout le monde.