China National Petroleum Corporation (CNPC) a décroché hier le contrat pour la réalisation de la raffinerie de topping de condensat de Skikda pour un montant d'environ 390 millions de dollars. CNPC a devancé SAIPEM (France), qui a proposé environ 460 millions de dollars. L'ouverture publique des plis a eu lieu en présence du secrétaire général du ministère de l'Energie, Fayçal Abbas, et du PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane. Le projet est divisé en deux lots : une usine d'une capacité de 5 millions de tonnes par an de condensat et des installations pour augmenter les capacités de stockage de naphta et de butane et d'expédition de fuel oil et de naphta de la raffinerie RA1K de Skikda.Selon le vice-président aval de Sonatrach, Abdelhafid Feghouli, « le niveau de production de condensat atteint actuellement 16 millions de tonnes par an et les difficultés rencontrées par notre entreprise pour avoir en permanence des acheteurs en nombre suffisant nous ont amenés à définir une stratégie de valorisation de ce produit qui consiste à mettre à notre disposition un outil de flexibilité ». Le même responsable fait remarquer : « Le butane qui sera produit sera écoulé dans la région est du pays. Les gasoil léger et lourd seront soit exportés, soit utilisés pour améliorer la qualité du gasoil produit actuellement. Le naphta et le kérosène seront exportés. » Il faut rappeler que Sonatrach avait projeté de réaliser l'usine en partenariat et avait lancé deux appels d'offres, le premier pour la recherche d'un partenaire et le second pour la réalisation de l'usine. Sur les deux sociétés qui avaient soumis des offres techniques, à savoir CNPC (Chine) et Itochu (Japon), seule la compagnie chinoise s'était présentée pour l'offre commerciale de l'appel d'offres « recherche d'un partenaire ». L'appel d'offres pour le partenariat avait été déclaré infructueux par Sonatrach le 6 décembre 2004 vu que le coût de processing proposé par CNPC (Chine) était supérieur à la valeur maximum du coût de processing arrêté par Sonatrach comme critère de sélection dans la procédure commerciale. Le PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, avait alors déclaré que la compagnie allait réaliser seule ce projet. Une stratégie de valorisation Pour le second appel d'offres concernant la réalisation, plusieurs sociétés s'étaient manifestées. Et la première sélection a donné lieu à une phase de clarification et d'alignement technique qui a eu lieu de janvier 2004 à mars 2005 avec CNPC (Chine), JGC (Japon) et SAIPEM (France), selon Sonatrach. Finalement, deux compagnies ont été sélectionnées à l'issue de cette phase : CNPC et SAIPEM. Pour ce contrat, CNPC a proposé globalement 28,059 milliards de dinars et SAIPEM 33,221 milliards de dinars. Au taux du dollar choisi pour la circonstance - 72,9015 dinars -, les offres sont respectivement de 389,7 millions de dollars pour CNPC et 461,4 millions de dollars pour SAIPEM. La raffinerie doit être réalisée en trente-deux mois avec comme date d'entrée en vigueur juillet 2005 et date de réception mars 2008. Après l'attribution du contrat, le PDG de Sonatrach, qui a félicité CNPC, a émis l'espoir de voir la raffinerie être réalisée dans les délais. Pour M. Meziane, l'objectif, à travers cette raffinerie, qui permettra à la compagnie d'améliorer sa production, est de valoriser les produits pour répondre aux nouvelles spécifications en Europe et aux Etats-Unis.