Sonatrach va réaliser avec ses propres moyens le projet de raffinerie de condensat de Skikda après que l'offre commerciale de la compagnie chinoise CNPC eut été rejetée par la commission d'évaluation. Le siège de la compagnie nationale des hydrocarbures a abrité hier après-midi la cérémonie d'ouverture des plis pour les offres commerciales du projet « Topping de condensat de Skikda ». Deux compagnies internationales étaient attendues pour la séance qui consistait à choisir le partenaire de Sonatrach pour le projet : la CNPC (Chine) et Itochu (Japon). Finalement, Itochu ne s'est pas présentée pour faire une offre, et restait seule en lice la compagnie chinoise CNPC. Après étude de l'offre, la commission a déclaré publiquement le rejet des propositions de la CNPC et l'appel d'offres infructueux selon les principes de passation des marchés adoptés par Sonatrach. A l'origine de ce rejet, figure principalement le coût du processing que CNPC a proposé. Selon le cahier des charges, Sonatrach avait indiqué que le coût du processing devait être au maximum de 7,35 dollars la tonne. Or, la compagnie chinoise a proposé 9,96 dollars. Le coût du processing est le montant que doit payer Sonatrach et son partenaire pour le travail effectué qui est le « processing de la charge de condensat ». Après l'évaluation de l'offre et la décision de la commission, le PDG de la Sonatrach, Mohamed Meziane, a déclaré que « le groupe Sonatrach s'engage à réaliser la raffinerie par ses propres moyens ». Le projet suivra son cours normal et la deuxième étape sera conclue le 15 février 2005 avec l'ouverture des plis pour l'octroi du contrat de réalisation de la raffinerie. Les sociétés soumissionnaires pour le contrat sont la CNPC (Chine), JGC (Japon) et SAIPEM (France). Le projet consiste à réaliser une usine de traitement de condensat pour la production de produits finis afin d'assurer une meilleure valorisation du condensat. La capacité de l'usine qui sera implantée à Skikda sera de 5 millions de tonnes par an. Elle doit produire 3 à 4 millions de tonnes par an de naphta, 0,8 à 1,4 million de tonnes par an de distillats (gasoil et kérosène) et 110 000 tonnes par an de butane. La production doit démarrer en 2008 avec le début de réalisation en 2005 pour un délai de 32 mois. L'exploitation créera plus d'une centaine d'emplois. La destination du naphta qui sera produit devrait être le marché asiatique qui connaît une explosion de la demande. Il faut rappeler que l'appel d'offres avait été lancé au mois de juillet 2003 suivi de l'ouverture des plis des offres techniques au mois de novembre 2003. Les dirigeants de Sonatrach n'étaient pas du tout inquiets de l'échec de l'offre de partenariat, même s'ils avaient misé sur un investissement avec une compagnie étrangère. La compagnie dispose de l'expérience nécessaire pour lancer et gérer un projet de ce type. La capacité nationale de raffinage installée est déjà de 22 millions de tonnes.