Une commission d'enquête interministérielle composée de 12 cadres supérieurs – directeurs centraux et experts judiciaires – a entamé hier, selon des sources judiciaires, une enquête sur l'affaire des émeutes qui ont secoué la localité bidonville de Sidi Salem (Annaba). Issue de deux ministères – Justice et l'Intérieur et Collectivités locales –, cette délégation a été dépêchée à la demande des familles des détenus arrêtés dans le sillage de ce mouvement de protestation. Cette mission a pour but de déterminer les véritables raisons à l'origine de ces émeutes qui ont donné lieu à l'arrestation et l'emprisonnement d'une quarantaine de jeunes. Des voix se sont élevées alors pour crier à l'injustice à l'encontre de plusieurs des condamnés. Pour se faire entendre, les détenus ont eu recours à une grève de la faim qui a duré deux jours avant de revenir sur leur décision au terme de tractations avec un représentant de la justice locale, lequel a promis de porter leurs revendications aux instances concernées. Ce qui justifie, dans une large mesure, la présence de cette délégation interministérielle qui aura la lourde tâche de lever les équivoques ou autres dépassements ayant émaillé ce mouvement. Pour ce faire, des cadres de la police et de la justice ayant traité cette affaire ont déjà déjà auditionné, à l'effet de situer les tenants et les aboutissants de ces émeutes qui ont pris une connotation politique avec l'atteinte à l'emblème national et le déploiement du drapeau de l'ancien colonisateur. Pour consolider leur rapport, les enquêteurs ont exigé le visionnage des vidéos et photographies relatives à ce triste évènement. Enclenchées le 20 juin dernier, ces émeutes ont donné lieu à l'arrestation, deux jours après, d'une quarantaine de manifestants qui revendiquaient des logements sociaux locatifs (LSL) réalisés au chef-lieu de la commune d'El Bouni.