C'est en présence d'une délégation ministérielle conduite par le ministre des Transports, de plusieurs responsables locaux, des élus des deux chambres, ceux de la SNTF et d'une grande foule que le coup d'envoi du premier départ des voyageurs par train Béchar-Oran via Nâama et Sidi Bel Abbès a été donné hier jeudi. Quatre wagons (le cinquième a été réservé à la délégation ministérielle) ont pris le départ à 18 h50mn de l'ancienne gare ferroviaire de Béchar avec à leur bord près d‘une centaine voyageurs. Ces wagons croiseront ceux en provenance d'Oran à la gare de Nâama sortis à la même heure de la gare d'Oran. Le train parti de Béchar arrivera dans la capitale de l'Ouest le vendredi à 6h soit 12 heures de trajet avec un rythme de vitesse de 70 km/h. La vitesse assez réduite dans un premier temps est expliquée techniquement selon les cheminots par un besoin de temps pour la consolidation de la voie ferré neuve devant supporter pendant plusieurs mois un certain tonnage de marchandises avant que le train ne prenne sa vitesse de croisière estimée entre 120 et 140 km/h, a-t-on appris. Néanmoins, il est nécessaire de rappeler que les derniers wagons vus à la gare ferroviaire de Béchar datent du 25 décembre 1990. C'est dire que toute une génération de jeunes de la région n'a pas connu le train. Les déplacements vers le Nord s'effectuaient quasi exclusivement jusqu'ici par autocars publics ou privés. La mise en exploitation commerciale de ce mode de transport est un pas supplémentaire de désenclavement de la Saoura qui va inévitablement entraîner de multiples retombées économiques sur toute la région. Cette réalisation d'envergure va certainement reconfigurer la notion de distance et rapprocher du Nord les régions oubliées du sud-ouest. Quant au train de marchandises dont les prévisions annuelles de transport sont évaluées à 700.000 tonnes/an, sa mise en service s'effectuera prochainement (la date n'a pas été fixée). En attendant, opérateurs économiques et commerçants de la région spéculent déjà sur les répercussions bénéfiques que le chemin de fer entraînera notamment pour les matériaux de construction trop chers et qui connaîtront, selon des estimations d'importantes baisses de prix sur le marché en particulier le ciment importé en vrac si toutefois les règles de commercialité seront respectées.