Le parquet général et la direction de la santé et de la réforme hospitalière de la wilaya de Annaba ont adopté des mesures d'urgence pour prévenir l'apparition du coronavirus dans les établissements pénitenciers. En effet, les deux premiers responsables de la sécurité de quelque 2500 détenus, dont une centaine de femmes, ont fait avant-hier une visite d'inspection aux trois établissements pénitenciers – Bouzaaroura, Lalalik et celui du centre-ville. Au contact de cette population carcérale, ils se sont enquis, selon des avocats au fait de cette opération, sur les mesures préventives décidées par le parquet général et la direction de la santé à l'effet d'éviter l'apparition de cette maladie contagieuse dans ce milieu confiné. «En présence du procureur général, le directeur de la santé et de la réforme hospitalière, qui aurait été satisfait des conditions de détention des détenus, a instruit le staff médical en place dans les trois établissements pénitenciers à l'effet d'appliquer strictement un protocole permettant de s'assurer que les personnes étrangères qui arrivent en prison et celles qui y pénètrent ne soient pas porteuses du coronavirus. Cela pour éviter une contagion extérieure à la population carcérale puisque le confinement la protège de la contamination», a expliqué à El Watan une source sécuritaire. Outre l'interdiction de visite aux familles des prisonniers, les avocats ne peuvent plus, désormais, entrer en contact physique avec leur mandant. Ce dernier est limité exclusivement au téléphone avec une séparation vitrée entre l'avocat et son client. Ce qui assure une totale protection aux uns et aux autres. Par ailleurs et pour baisser la pression sur le centre de référence – le service de l'infectiologie du CHU de Annaba, le Dr Damèche, le directeur de la santé de la wilaya de Annaba a mis en place cinq autres points de consultation spécialisée à travers chaque daïra. L'un est à l'EPSP Annaba, l'autre à la cité Sidi Attoui (El Hadjar), le troisième à Berrahal, le quatrième à Aïn El Berda et le dernier à El Bouni. «Cette décision a été prise au lendemain de l'annonce du premier cas de coronavirus, où la population qui soupçonnait être touchée par ce virus se dirigeait toute vers ce service. Ce qui a pesé lourd sur la qualité de la prise en charge. D'où l'idée de dispatcher d'autres points de consultation spécialisée dotés chacun d'un infectiologue», a expliqué le Dr Damèche, qui, pour lui, la situation est, pour l'instant, maîtrisée dans la wilaya de Annaba.