Les participants à un séminaire sur le « système international de défense et de promotion des droits humains », organisé par le Congrès mondial amazigh, CMA, en collaboration avec l'Association de femmes kabyles et l'association Kabylie solidarité, à Tizi Ouzou, ont été interpellés, hier, par les éléments de la police. Ces derniers ont opéré une descente niveau du lieu de déroulement de la rencontre, aux environs de 12h. Ils ont conduit tous les participants et les organisateurs vers le commissariat central de la ville. « Nous dénonçons ces agissements contre les activités du CMA. La police a empêché un séminaire sur les droits de l'homme, destiné aux cadres associatifs. Elle a saisi toute la documentation et tous les supports pédagogiques préparés pour les besoins des travaux de cette rencontre. Toutes les personnes interpellées, dont cinq filles et un Français, ont été soumises à un interrogatoire au niveau du commissariat central. C'est une confiscation des libertés individuelles qui sont, encore une fois, réprimées. Le CMA condamne ces interpellations. Les libertés publiques sont toujours bafouées. Nous allons saisir l'ONU pour dénoncer ces interpellations dont sont souvent l'objet des membres du CMA en Algérie. Il faut préciser que cette formation est organisée avec le soutien du Comité de coordination des peuples autochtones d'Afrique (IPACC), qui est une organisation de l'ONU », nous a déclaré Hocine Azem, vice-président du CMA. De son côté, Kamira Naït Sid, membre de la même organisation non gouvernementale, estime que « l'activité se déroulait dans un cadre légal. Nous avons envoyé une lettre aux autorités, les informant de l'organisation de cette rencontre. Je ne vois aucune raison pour laquelle la police nous a empêchés de tenir ce séminaire de formation sur les mécanismes des Nations unies et les droits de l'homme, destiné au profit des cadres associatifs amazighs », a-t-elle ajouté. Par ailleurs, notons que des juristes, des avocats et des économistes devaient donner des communications lors de ce séminaire. Les conférenciers étrangers n'ont pas obtenu le visa pour venir prendre part à cette rencontre, nous ont précisé les organisateurs. Ce n'est pas la première fois qu'une activité du CMA est empêchée par la police à Tizi Ouzou. En août 2009, le président et une dizaine de membres de cette organisation non gouvernementale, dont deux Marocains, avaient été interpellés, à l'issue d'une conférence. Ils ont été libérés après avoir passé plus de sept heures au commissariat central de la ville.