Le coronavirus a finalement eu raison des Jeux olympiques de Tokyo 2020, initialement prévus en juillet et août prochains au pays du Soleil levant. Après moult hésitations, le président du Comité olympique international, l'Allemand Thomas Bach, s'est rendu à l'évidence qu'il était impossible d'organiser un tel événement sportif en pleine pandémie mondiale du Covid 19. Il a traîné les pieds avant de se ranger à l'avis du Premier ministre japonais Shinzo Abé qui a décidé, mardi, de reporter les jeux de Tokyo 2020. C'est la première depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale que les Jeux olympiques ne peuvent se tenir à la date prévue. La décision des autorités japonaises a court-circuité les plans du président du CIO qui le jour-même s'était accordé quatre semaines pour plancher sur toutes les éventualités. Le Premier ministre a rapidement pris la mesure du danger que représente le coronavirus pour la santé des citoyens la planète. Il s'est appuyé sur un rapport de l'organisation mondiale de la santé (OMS) qui indiquait que la situation sanitaire était en constante dégradation et s'inscrit dans la durée. L'OMS a donné des chiffres qui font froid dans le dos. Selon cette organisation «les 100 000 cas de contamination se sont développés sur 67 jours et les der 100 000 cas se sont développés sur 04 jours». Ces chiffres alarmants sont l'une des raisons majeures de la décision de Shinzo Abé. C'est un revers pour le patron du CIO qui hésitait à décréter le renvoi des Jeux olympiques 2020 à une autre date. Les gros enjeux financiers qui sous-tendent l'organisation des Jeux olympiques valaient-ils le risque de maintenir la date de l'été 2020 pour l'organisation des jeux ? On n'aura jamais de réponse (officielle) à cette interrogation. La décision du gouvernement japonais a poussé le CIO a revoir tous ses plans et élaborer d'autres scénarios pour «caser» la poule aux œufs d'or. Le report des JO 2020 à 2021 va impacter l'agenda et le calendrier des manifestations sportives. Il va falloir discuter avec toutes les fédérations internationales pour revoir tous les rendez-vous sportifs déjà fixés. Ce n'est pas une mince affaire. D'ores et déjà, deux dates sont évoquées pour la tenue des Jeux olympiques en 2021 : au printemps et en été. Les fédérations auxquelles le CIO verse plus d'un milliard d'euros depuis deux ans ne vont pas trop ruer sur les brancards. La difficulté pour le CIO résidera principalement sur l'aspect financier et contractuel qu'il a conclu avec ses partenaires, sans oublier les difficultés auxquelles fera face le comité d'organisation local qui a réquisitionné des hôtels, vendu des millions de nuitées, conclu des contrats avec des agences de voyages et de services avec lesquels il faudra renégocier totalement ou partiellement les contrats. Déjà, les Japonais ont délivré quelques chiffres sur le coût de la campagne marketing des jeux 2020. Le comité d'organisation annonce le chiffre record de trois (3) milliards d'euros représentant les contrats de sponsoring signés avec les sponsors. Selon un média européen «le coût du report des jeux de Tokyo 2020 avoisinerait les 6 milliards d'euros». L'entretien et la maintenance des installations durant l'année blanche coûteraient presque 3 milliards d'euros. Pour rappel, le budget global des Jeux olympiques frôle les 12 milliards d'euros (11,6). C'est le chapitre financier. Reste l'aspect sportif et les implications qu'aura la décision de report sur les athlètes et les sélections. Beaucoup d'athlètes avaient souhaité le report des jeux pour les raisons que tout le monde connaît. Nombreux parmi eux étaient en phase finale de préparation. Tout cet acquis va s'évaporer pour laisser place à une profonde réflexion sur un autre modèle de préparation. Le renouvellement des instances élues pour un nouveau cycle olympique risque aussi d'être impacté par la décision prise par le Japon et annoncée par le CIO. Le Comité olympique international et les fédérations internationales devront revoir leurs plans à cause du coronavirus.