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La ville livrée à l'anarchie : Tizi Ouzou étouffe
Publié dans El Watan le 25 - 07 - 2010

Des centaines de milliards de dinars ont été débloqués dans le cadre des programmes de développement pour la région, mais la réalité du terrain semble tout autre. Des projets sont toujours en attente de réalisation ou en chantier depuis des années. La wilaya de Tizi Ouzou souffre d'une stratégie de développement durable allant dans le sens, entre autres, de la résorption du chômage, de la crise du logement et le désenclavement des zones rurales. Une enveloppe de 265 milliards de dinars a été dégagée par l'Etat pour le quinquennat en cours, et ce, sans parler d'un important reliquat (110 milliards de dinars) des précédentes années. 83 milliards de dinars ont été alloués au secteur de l'habitat, tandis que celui des travaux publics bénéficie de 72,88 milliards.
Toutefois, au-delà de la langue des chiffres, le respect des délais de réalisation demeure toujours l'un des points noirs des programmes de développement affectés pour la région. Le secteur de l'habitat, à titre illustratif, baigne dans une situation qui ne dit pas son nom où l'anarchie est le maître-mot. « Tout le monde est devenu promoteur immobilier. L'arnaque a atteint son paroxysme. Des logements virtuels sont vendus plusieurs fois et à des acquéreurs multiples. J'ai acheté un appartement dans une coopérative mais, le jour où je devais l'occuper, j'ai trouvé un autre bénéficiaire et le promoteur s'est volatilisé. On l'a cherché partout pour s'expliquer sur la situation mais en vain. Son téléphone est fermé. On nous a dit qu'il est parti à l'ouest du pays », déplore un père de famille.
Sans aucun suivi régulier et permanent, l'argent ne peut aucunement, à lui seul, assurer le développement de la région. Dans le cadre du quinquennat écoulé, la wilaya a bénéficié de 26 000 logements. L'habitat rural s'est taillé la part du lion avec 18 000 unités. Ce programme s'est généralisé à travers l'ensemble des communes et vise surtout à éradiquer l'habitat précaire. Cependant, avec une aide de 700 000 DA, il est très difficile de bâtir une maison, surtout lorsqu'on sait que quasiment tous les prétendants à ce dispositif sont des nécessiteux. D'ailleurs, même les démarches préalables, avant de lancer les travaux, absorbent une bonne partie de la somme. Les bénéficiaires butent continuellement sur moult tracas. Il y a en même qui ont abandonné en raison de leur incapacité de poursuivre les travaux.
Des projets « virtuels »
A la Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou, la situation est catastrophique. Des immeubles ont été construits sans raccordement au réseau d'assainissement. « Tout doit être refait. C'est l'anarchie dans l'urbanisation de la Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou. Il y a des immeubles qui ont été construits avec des livrets fonciers seulement », avait indiqué le wali dernièrement, lors d'une rencontre avec la presse. Il est vrai que la Nouvelle-Ville ressemble beaucoup plus à un « bidonville moderne » qu'à une cité. Des quartiers n'ont pas encore été viabilisés. L'on se demande où sont passés les grands projets promis par l'Etat, il y a des années. La tour d'affaires de 30 étages, d'une hauteur de 150 m, prévue au niveau de la capitale du Djurdjura est, jusque-là, restée comme un projet chimérique. La construction du grand parking de 1500 places n'est toujours pas inscrite. Le train Tizi Ouzou-Alger qui vient de reprendre du service après 15 ans d'arrêt n'est pas venu alléger les contraintes des déplacements des voyageurs. Lent et sans aucune commodité, il est d'ailleurs boudé par les voyageurs. L'autre plaie de ce tronçon est l'insécurité. En dehors du chef-lieu de wilaya, certaines communes fonctionnent toujours avec des « miettes » et la population ne dispose pas d'infrastructures de base pour les besoins élémentaires. Celles qui existent manquent d'entretien. « Avec un budget de 2 milliards de centimes par an, on ne peut rien faire. Les projets qui relevaient du sectoriel, jadis, suivis par les services de la wilaya, sont confiés à la daïra pour faire assumer les retards aux responsables locaux. Aujourd'hui, le maire en est réduit à gérer les PCD », relève un élu. « L'argent, il y en a », ne cesse de répéter, à chaque occasion, le wali qui estime que la machine du développement est mise en branle. Mise en branle, peut-être oui, mais la concrétisation reste véritablement timide pour ne pas dire utopique. Des grands projets structurants de la wilaya demeurent toujours à la phase « préliminaire », comme le nouveau complexe sportif de Boukhalfa, inscrit en 2002. Plusieurs études se sont avérées infructueuses et des milliards sont partis en fumée avant le début effectif des travaux, en mai dernier. Le barrage hydraulique de Souk n'Tlata, dans la commune de Tadmaït, inscrit au début des années 1980, a pénalisé, depuis, les habitants de cette localité qui contestent le barème de l'expropriation de leurs terres, effectué, selon eux, en fonction de l'ancienne étude.
Le début des travaux est annoncé par les pouvoirs publics pour la fin de l'année en cours, mais le problème de l'indemnisation des expropriés reste toujours pendant. Cela étant, la situation n'augure rien de rassurant pour permettre à la région de connaître son essor dans la mesure où les problèmes se multiplient considérablement. L'environnement est relégué au dernier plan. A l'exception d'un centre d'enfouissement réalisé à Oued Fali, dans la commune de Tizi Ouzou, plusieurs projets de décharges contrôlées butent sur l'opposition de citoyens. Il en est de même pour le cas de l'alimentation en gaz naturel dans certaines régions. A Iferhounène, en Haute Kabylie, des villageois s'opposent au passage d'une conduite dans leurs terres, privant une bonne partie de la région de gaz. Dans la commune de Tizi n'Tleta, daïra de Ouadhias, au sud de la wilaya, les riverains ont même bloqué la route pour protester contre le passage du gazoduc.
Donc, tout cela induit continuellement les retards dans la livraison, à temps, de certains projets. Les oppositions ont retardé aussi le lancement des travaux du doublement de la RN12 reliant la ville de Tizi Ouzou à celle d'Azazga. Aussi, l'accumulation des problèmes d'ordre social dans les villes et les villages suscite souvent l'effet boule de neige. La population, lassée par les promesses non tenues des pouvoirs publics, agit de manière violente. Régulièrement, des sièges d'APC sont fermés ou des routes bloquées. La démarche vise à se faire entendre par les autorités.
Ils réclament l'entretien des routes, l'eau et l'assainissement. Le secteur de l'éducation a été parsemé de moult difficultés tout au long de l'année scolaire, caractérisée par de plusieurs grèves. Les enseignants et les adjoints d'éducation sont souvent en ébullition. « Sincèrement, je ne comprends pas la marginalisation dont est victime notre wilaya. Nos confrères dans les autres wilayas sont payés régulièrement alors qu'ici on doit attendre et attendre », fulmine un enseignant contractuel qui n'a pas, dit-il, touché sa paie depuis deux ans. « Je me déplace sur plus de 10 kilomètres pour enseigner mais, à la fin du mois, je me retrouve très déçu. Les autres collègues, les titulaires, partent retirer leur paie à la poste mais moi, qui ai fait le même boulot qu'eux, je n'ai aucun salaire. Même devant mes élèves, je me vois complexé », a-t-il ajouté. A l'université aussi, les mouvements de protestation sont d'actualité. La communauté estudiantine s'élève continuellement pour revendiquer l'amélioration des conditions sociopédagogiques. Car avec plus de 50 000 étudiants, l'université Mouloud Mammeri fait face à un déficit en matière de lits et de places pédagogiques. Les nouvelles infrastructures ont été partiellement livrées, comme le campus de Tamda. D'ailleurs, au début de l'année en cours, les étudiants avaient enclenché un mouvement de grève, refusant de rejoindre le nouveau pôle universitaire sous prétexte qu'il n'était pas encore doté de tous les équipements nécessaires. « L'autre phénomène qui dérange la quiétude des étudiants est l'insécurité dans les campus et cités universitaires. Des ‘extras' y font la pluie et le beau temps. Maintes fois, il y a eu des agressions physiques dans l'enceinte universitaire », clame un étudiant en fin de cycle au département d'architecture.


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