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Plus d'une semaine après son enlèvement : Négociations pour la libération du chef de l'opposition malienne
Publié dans El Watan le 05 - 04 - 2020

Le chef de l'opposition malienne, Soumaïla Cissé, «se porte bien», plus d'une semaine après son enlèvement, a déclaré vendredi sa formation politique, relayée par des médias.
Des négociations se poursuivent avec ses ravisseurs, qui ont libéré tous les membres de sa délégation qu'ils retenaient aussi. Soumaïla Cissé a été enlevé le 25 mars avec une douzaine de membres de sa délégation, alors qu'il se déplaçait dans son fief électoral de Niafounké, dans la région de Tombouctou, dans le nord du Mali, en campagne pour les élections législatives du 29 mars. Son garde du corps a été tué et deux autres membres de son entourage blessés. Les ravisseurs sont «vraisemblablement» des djihadistes se revendiquant d'Amadou Koufa, chef d'un groupe implanté dans le centre du Mali et lié à Al Qaîda, selon des sources sécuritaires et locales.
Ils ont rapidement libéré cinq prisonniers, dont les blessés. Huit autres membres de la délégation ont également été remis en liberté, a annoncé vendredi l'Union pour la République et la démocratie (URD), le parti que dirige S. Cissé. Après ces libérations, seul ce dernier reste détenu. Avant l'annonce des trois nouvelles libérations, le porte-parole de l'URD, Demba Traoré, a indiqué «qu'aucune rançon n'a été payée», pour la libération des détenus, ajoutant que «les négociations se poursuivent normalement».
Elles sont menées par le «maire de Niafounké et un groupe de notables» de la région, a-t-il relevé. Soumaïla Cissé, bien que détenu, a été élu dès le premier tour des législatives, selon des résultats annoncés jeudi. Le Mali a connu nombre d'enlèvements depuis le début de la grave crise sécuritaire qu'il traverse depuis 2012, qu'il s'agisse de Maliens ou d'étrangers dont on reste sans nouvelles. Selon les cas, les rapts ont des motivations différentes. Dimanche dernier, les Maliens se sont rendus aux urnes pour élire leurs députés au cours de législatives pourtant à fort enjeu. Reportées à plusieurs reprises, ces élections doivent permettre de renouveler les 147 sièges du Parlement.
Un second tour est prévu le 19 avril. Le taux de participation est de 35,73%. Le scrutin n'a pas pu se tenir dans les parties du territoire en proie à des violences quasi quotidiennes, qui ont débordé ces dernières années sur le Niger et le Burkina Faso voisins. Sur 12 500 bureaux, 274 sont restés fermés, selon le ministère de la Sécurité.
Les Forces armées maliennes ont dit sur Twitter avoir été «accrochées dans une embuscade» à Mondoro, près de la frontière avec le Burkina, où elles ont déjà été visées trois fois par les djihadistes depuis septembre, subissant de lourdes pertes. Les enjeux du scrutin sont importants. Le mandat de l'Assemblée issue des élections de 2013, qui ont octroyé une majorité substantielle au président Keïta, devait s'achever en 2018. La crise a contraint à le prolonger jusqu'à début mai 2020.
Ainsi, il faut redonner une légitimité à l'Assemblée nationale. Celle-ci aura plusieurs défis à relever. Entre autres, faire progresser l'application de l'Accord de paix d'Alger. Cet accord a été signé en 2015 entre les autorités et les groupes armés indépendantistes, notamment touareg, qui ont pris les armes en 2012.
Il ne concerne pas les groupes djihadistes. Mais sa mise en œuvre est considérée comme un facteur essentiel d'une sortie de crise, à côté de l'action militaire. Il prévoit plus de décentralisation via une réforme constitutionnelle.


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