Les Maliens sont appelés aujourd'hui aux urnes afin d'élire leur président, et pourquoi pas, mettre fin au conflit qui s'est déclenché le 17 janvier 2012. Cela dit, c'est une étape importante dans l'histoire du pays. Selon les observateurs, ce scrutin est le plus ouvert que le Mali, ait jamais connu. Cela s'explique non seulement par le nombre très élevé des candidatures, qui a atteint 28, mais surtout par l'enjeu qui entoure ces élections. L'un des favoris à ces élections est l'ex ministre des Finances. M. Soumaïla Cissé. Agé de 63 ans, l'homme politique a de très grandes chances d'occuper le poste de Président. Ingénieur de formation, le candidat n'a pas besoin de prouver ses compétences. En effet, il faut rappeler qu'après le déclenchement du conflit, Soumaïla Cissé était l'un des opposants farouches au coup d'Etat qui a plongé le pays dans le chaos. Fils d'un enseignant, Soumaïla Cissé a mené, dès son jeune âge, une scolarité lumineuse. Très tôt, il se distingua dans les sciences. En 1977, il est ingénieur en informatique et en gestion et major de sa promotion de l'Institut des Sciences Informatiques de Montpellier. Sa carrière universitaire est chapeautée au troisième cycle par un certificat d'aptitude d'administration des entreprises obtenu en 1981 à l'Institut d'Administration des Entreprises de Paris. Il est marié depuis 1978 à Astan Traoré. Ils ont quatre garçons dont deux jumeaux. Informaticien de profession, il a travaillé au sein de grandes entreprises françaises (IBM-France, le GroupePechiney, le Groupe Thomson et la compagnie aérienne Air Inter),avant de rentrer au Mali en 1984 pour travailler à la Compagnie malienne, afin de développer le secteur du textile dans son pays. Militant dès sa création à l'Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA/PASJ), il devient après l'élection d'Alpha Oumar Konaré en 1992 secrétaire général de la présidence de la République. M. Cissé a occupé des postes très sensibles dans les différentes gouvernements. En effet, il fut nommé, en 1993, ministre des Finances, puis ministre des Finances et du Commerce en 1994. En 1997 il est renommé ministre des Finances, puis en 2000 ministre de l'Equipement, de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et de l'Urbanisme. En janvier 2002, il démissionne du gouvernement pour se consacrer à la préparation de l'élection présidentielle. Il est en effet investi par l'ADEMA/PASJ comme candidat pour la succession d'Alpha Oumar Konaré. Arrivé en deuxième position au premier tour, il est battu par Amadou Toumani Touré au second tour avec un peu moins de 35% des voix. Comme tous les politiciens du monde, M. Cissé a connu des étapes difficiles dans sa carrière. En effet, après sa défaite aux élections de 2002 il a considéré qu'il a été lâché par le président Alpha Oumar Konaré, sur ce, il a été contraint de quitter l'ADEMA/PASJ avec une partie des militants. Toutefois, cette étape n'a pas été futile. A cet effet, il a pu fonder avec l'aide dses militants l'Union pour la république et la démocratie (URD) en juin 2003. Soumaïla Cissé a été président de la Commission de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) de 2004 à 2011. Le 18 septembre 2011 il a été investi candidat de l'Union pour la république et la démocratie pour l'élection présidentielle malienne de 2012. L'homme politique incarne la nouvelle génération de leaders, à la fois enracinée dans les valeurs africaines et ouverte aux méthodes modernes de gestion des organisations et des communautés. En dépit de ses capacités, M. Cissé a de très potentiels adversaires lors de ces présidentielles. En effet, rien n'est encore joué. Seule l'urne tranchera. Par ailleurs, il faut noter que le Mali est un pays en voie de développement. Ainsi M. Cissé est confronté, aujourd'hui, aux défis du développement, de la modernisation et de l'emploi des jeunes qui représentent près de 70% de sa population. Par ailleurs, le conflit opposant l'armée régulière de ce pays aux rebelles touaregs du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et au mouvement salafiste Ansar Dine, alliés à d'autres mouvements islamistes, la situation sécuritaire au mali est de plus en plus précaire, celle-ci a été accentuée par l'intervention militaire française au Mali appelée " opération serval ". Sur un autre registre, le candidat à la présidence, a, depuis la nuit des temps, témoigné un intérêt particulier à la mise en place et au suivi des idées économiques qui favorisent le renouveau, l'emploi, les jeunes, une agriculture durable, l'accès aux services essentiels de l'eau et de l'électricité, les routes, et la connectivité des hommes avec les technologies de l'information. A cet effet, il est à préciser que Soumaïla Cissé est l'un des rares candidats à croire au Mali moderne et développé. C'est pour cela, que M. Cissé vise sur les capitaux du pays, le capital du dialogue social sera le ciment pour implanter ce socle, montré au monde le vrai visage du Mali, ré-offrir aux Maliens leur droit d'avenir. Les circonstances au mali sont certes très difficiles au moment où les citoyens maliens attendent que leurs initiatives soient entendues, relayées, et libérées que leurs idées soient appuyées. Le pays est en insécurité totale. La région du Sahel est l'une des plus fragiles au monde. La campagne électorale de Soumaïla Cissé n'était pas fortuite. En effet, l'homme politique a des adversaires potentiels. Il n'est en aucun cas admissible pour lui et pour son parti politique de perdre ces présidentielles. L'amour du peuple est difficile à acquérir. Or, M. Cissé a pu le posséder grâce à son honnêteté et sa crédibilité, notamment grâce au soutien des pays africains. Rappelons-le, lors de son mandat de 10 ans à la tête de la commission de l'UEMOA (2002-2012), Soumaïla Cissé a rencontré tous les chefs d'Etat de l'Afrique, également des grands chefs d'Etat du monde. Ce qui lui a permis d'assurer leur soutien. Dans un autre sillage, l'homme politique, habitué aux joutes électorales, possède un programme qui contient les réponses à toutes les préoccupations du plus grand nombre de Maliens. En effet, il est clairement expliqué en long et en large, en français, en bambara et en toutes les langues nationales du pays. Il se distingue par rapport aux autres programmes par son innovation. Lors de la campagne électorale, M. Cissé a expliqué son programme en détail, tout en donnant un chronogramme pour son exécution. Cette présidentielle suscite un engouement mondial surtout des observateurs qui suivent la situation au Sahel. Soumaïla Cissé pourra-t-il réconcilier les maliens entre eux et mettre fin à la guerre ? Une chose est sûre c'est le souhait de tous les Africains pas seulement des Maliens.