Dès hier, les cours du troisième trimestre ont été déployés sur les différentes plateformes mises en place pour l'enseignement à distance. Une mesure exceptionnelle prise par les hautes autorités du secteur, voire du pays, pour réduire les risques de contagion au Covid-19. En effet, les élèves des trois paliers ont rejoint l'école sans sortir de leurs maisons. Ils suivent leurs cours via les chaînes de télévision publiques, la plateforme de l'Office national de l'enseignement et de la formation à distance (ONEFD) et les chaînes spécialisées en enseignement créées sur Youtube. Le ministère de l'Education nationale a d'ailleurs publié, samedi en fin d'après-midi, les liens des 17 chaînes Youtube dépendant de l'ONEFD. La durée des cours disponibles actuellement ne dépasse pas les 45 minutes. Des cours similaires sont mis à la disposition des élèves concernés par les examens de fin d'année sur le site de cet Office, qui ne servait auparavant qu'aux candidats et élèves non scolarisés. Ces derniers ont également droit à un programme télévisé «Les clés de la réussite» diffusé tous les jours sur la chaine terrestre et la nouvelle chaîne satellitaire, la Six. Diffusés du samedi au jeudi à 12h30 et le vendredi à 15h, ces cours ne dépassent pas la demi-heure. Mis en place dans l'urgence, l'efficience de ce plan d'action suscite un vif débat dans les rangs des élèves, de leurs parents et des partenaires sociaux du secteur de l'éducation. Pour les deux premiers, il s'agit plus de la gestion de ce mode d'enseignement, en l'absence d'un connexion internet disponible, à haut débit, permettant un accès sans interruption à ces cours. En plus, les parents se retrouvent dans l'embarras d'imposer à leur enfants une discipline d'école que même les enseignants peinent à faire régner en temps normal dans un milieu scolaire. Ceci sans compter l'impossibilité de faire profiter tous les élèves des moyens et outils d'accès. «Même si je vais jouer le rôle de l'institutrice et veiller à ce que mon enfant termine son cours sans aller 100 fois boire de l'eau ou faire autre chose, comment vont se dérouler les examens ? Nous n'avons aucune réponse pour le moment, notamment pour un trimestre très court», confie Moufida, maman de trois écoliers. «Vu la situation internationale de la progression de la pandémie du coronavirus, nous pouvons dire que l'année scolaire est terminée. Pour cela, nous proposons de considérer la moyenne du 1er et du 2e trimestres pour passer d'un niveau à un autre. A situation exceptionnelle, disposition exceptionnelle», propose Boualem Amoura, président du Satef. Même si le ministère ne s'exprime que par des communiqués, un cadre de cette institution assure que même si la question des examens n'est pas encore tranchée, aucun élève ne sera lésé par cette nouvelle méthode d'enseignement. «Nous savons très bien que ce système d'enseignement est inégalitaire. C'est la raison pour laquelle nous n'examinerons les élèves que sur les cours qu'ils ont suivis en classe. Ce plan vise essentiellement à combler le vide et à garder les élèves dans l'ambiance de l'école», déclare notre source, qui affirme qu'à la prochaine rentrée, tous les scolarisés bénéficieront de révisions de ces cours qu'ils ont suivi en ligne.