Groupe de musique alliant les sonorités gnawi, berbères, africaines et contemporaines, AlgoRythm est composé de cinq jeunes artistes de Jijel. Un groupe qui monte doucement mais sûrement. À La dernière consécration, lors de la 6ème édition du concours musical Turbo-Music, organisé par la radio (la Chaîne III) au début de ce mois de juillet à la salle d'Alger, AlgoRythm a remporté le prix du meilleur auteur-compositeur-interprète. Une consécration qui galvanise ses membres. Cette formation s'est fait connaître au niveau local en 2003, du temps où le groupe s'appelait encore Shkoumoun. Celui-ci avait participé, entre autres, au défunt festival « Jijel en musique », qui a disparu après seulement quelques éditions. À l'époque, les musiciens étaient beaucoup plus portés sur le genre gnawi, et grandement influencés par les méandres musicaux de Safi Boutella, l'Orchestre national de Barbès, ou encore Sidi Bémol. C'est une période, reconnaissent les membres du groupe, où l'on ne « faisait que des reprises ». AlgoRythm, ou rythme algérien, précisera le vocaliste H'madou, est né en 2006 avec les mêmes musiciens de Shkoumoun. H'madou, ancien bassiste et vocaliste, s'accompagne en jouant à la guitare acoustique. La basse revient désormais à Nouredine, un nouvel élément du groupe. Les trois autres anciens musiciens issus de Shkoumoun sont Rafik, à la guitare, Ahmed, flûte et mandole, et Ahmed-Mounir à la batterie. Après avoir puisé son inspiration dans diverses influences musicales, le groupe a fait sa « mue » - comme le dit Rafik-, intervenue suite à une interruption d'une année. « Shkoumoun commençait à nous porter la poisse », lâchera ironiquement cet excellent guitariste. La reconstitution du groupe et le changement d'appellation ont été un catalyseur pour ces jeunes qui ne pensent plus qu'à jouer leurs propres compositions. Entre-temps, les musiciens s'engagent dans divers festivals et rencontres musicaux. Fin mai 2007, ils sont à Béchar à l'occasion du festival national de la musique gnawi. L'année suivante, ils participent au festival « Musique actuelle », organisé à Bordj Bou Arréridj. En novembre 2008, AlgoRythm s'adjuge le troisième prix décerné pour un morceau instrumental à l'occasion du festival de la chanson et musique berbères organisé à Béjaïa. Outre plusieurs scènes locales et nationales, le groupe a aussi participé au festival de la musique berbère de Tamanrasset. Après le prix du meilleur auteur-compositeur-interprète, décroché dernièrement à la salle Atlas avec sa fameuse chanson Fatma Blues, le groupe qui prépare sérieusement son premier album, a aussi gagné la possibilité d'enregistrer 10 heures de musique dans les studios de la chaîne III. Grâce aussi à cette consécration, le groupe s'est produit ce 24 juillet au CASIF, en première partie du groupe Dzaïr. Les premiers enregistrements de l'album, nous diront les musiciens d'AlgoRythm, devraient commencer très prochainement au studio SkyMusic de Jijel. Le retour au top du groupe, s'accorderont-ils à dire, n'aurait jamais pu se produire sans le concours incommensurable du directeur de la maison de jeunes Rachid Bounab de Jijel, Omar Hazel. « C'est lui qui a œuvré pour maintenir la survie du groupe », reconnaîtra Rafik, qui rappellera que les répétitions se faisaient avant dans un garage où 50% du matériel avait été volé, sans oublier les contraintes du voisinage.