Le climat des affaires n'est pas au beau fixe, à la veille des départs annuels en congé, s'inquiète le Forum des chefs d'entreprises (FCE). Des appréhensions corroborées par les résultats de l'enquête mensuelle intitulée « baromètre des chefs d'entreprise ». L'indice de confiance des dirigeants de sociétés « poursuit la tendance baissière entamée il y a trois mois », ajoute le FCE. Cet indice de confiance est calculé à partir de trois questions, à savoir la perspective de production, le volume des commandes et le niveau des stocks. Depuis le mois d'avril dernier, l'indice de confiance, toutes activités économiques confondues, est passé successivement de -1, puis -3, pour atteindre son niveau le plus bas, à savoir -7, en juin. Excepté les secteurs du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique où l'optimisme est de rigueur avec un indice de confiance largement positif (+34), le ralentissement est patent dans les autres secteurs. C'est le cas du secteur des services où l'indice de confiance passe de +10 en mai à -30 en juin, alors qu'il affiche, pour les industries agroalimentaires, -8 en juin contre +2 en mai. Par région, l'indice de confiance des industriels reste positif, même s'il a fortement chuté en passant de +47 en mai à +12 en juin. Au niveau de la région centre du pays, il est dans la zone négative depuis juillet 2009, en régression de 6 points par rapport à mai. Pour les chefs d'entreprise de l'UE (recul de 1 point), le baromètre du FCE explique par ailleurs le repli de l'indice de confiance en raison notamment de la dépréciation de l'euro face au dollar américain. La publication dudit baromètre intervient à la veille de la promulgation de la loi de finances complémentaire 2010. De nombreux opérateurs nationaux et étrangers fondaient leur espoir sur un probable allégement de certaines dispositions, jugées contraignantes, édictées par la LFC 2009. A cette date, l'organisation de R. Hamiani a mené la bal des critiques. Jeudi dernier, Karim Djoudi, ministre des Finances, a donné le coup de grâce en signifiant le maintien du crédit documentaire (crédoc) comme unique mode de financement des importations. Sur le plan interne, le FCE a vu ses rangs vidés de ses adhérents du secteur public, les relations de Réda Hamiani avec le gouvernement étant exécrables. En face, un projet de création d'une association patronale sous la houlette du FLN menace de le doubler. Consciente de la fragilité de sa position, cette organisation patronale a apporté son soutien au nouveau plan quinquennal 2010-2014. Et elle donne l'impression de se soustraire au débat public.