Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) a une nouvelle fois tiré la sonnette d'alarme face à la persistance de la détérioration du climat d'affaires en Algérie. La production nationale est en chute libre. Elle vient d'enregistrer une nouvelle baisse en février dernier pour le troisième mois consécutif (décembre, janvier et février), selon les résultats de l'enquête intitulée Baromètre des chefs d'entreprises algériens (FCE) du mois de février 2O10. L'indice de confiance affiché par les chefs d'entreprise affiliés au FCE est encore une nouvelle fois en régression de 3 points par rapport au mois précédent (en janvier il était de -9). L'indice de confiance des chefs d'entreprises est à son plus bas niveau depuis novembre 2009 pour afficher -12 au mois de février 2010. Une «persistance et même une détérioration du climat des affaires», avertit le FCE. Le niveau de production nationale suit la tendance à la baisse de ces trois derniers mois. Près de la moitié (51%) des chefs d'entreprises qui ont répondu à la question (taux de réponse égal à 94%) ont enregistré une régression de leur niveau de production. Par contre, le tiers des chefs d'entreprises interrogés (39%) estime que le niveau de production reste stable, et seulement 8% affirment avoir enregistré une hausse de leur niveau de production. Le recul de la production serait dû, selon 46% des chefs d'entreprises qui ont répondu à la question (taux de réponse égal à 95 %), à un recul des volumes de commandes, alors qu'ils n'ont pas varié pour 48% et ont baissé pour 6%. Cette baisse des niveaux de commandes a poussé 47% des industriels à revoir à la baisse leurs carnets de commandes auprès de leurs fournisseurs. 42% ont maintenu les commandes à leur niveau habituel. De plus, les prix d'achat des matières premières et autres fournitures ont augmenté pour 51% des industriels- alors que pour 41%- les prix sont restés invariants et pour 7% ont baissé. Les indicateurs sont toujours dans la zone négative pour les industries agroalimentaires et pour le BTP en ce qui concerne les secteurs d'activité économique et pour les entreprises de la région centre. Il faut ajouter à cela que 67% des chefs d'entreprises estiment que le niveau actuel du dinar est défavorable à leurs activités. L'indice de confiance chez les partenaires de l'Union européenne a stagné à -13 au niveau global, mais avec une légère amélioration en Allemagne, Belgique, Espagne et Italie; par contre, il a baissé de 4 points en France. Il est à signaler que le sondage mensuel du FCE, réalisé par Internet, est ouvert à tous les chefs d'entreprises exerçant en Algérie et comporte 15 questions. Chaque question propose trois types de réponses (négatif, neutre, positif) et, dans certains cas, une possibilité de non-réponse (ne sait pas ou non-concerné). L'intitulé des questions relatives aux trois derniers mois d'activités porte essentiellement sur l'évolution du niveau de la production dans l'entreprise, des prix d'achat et de vente, de l'emploi de l'entreprise, du niveau des commandes locales et de l'étranger ainsi que du niveau actuel des stocks produits par rapport à la normale. Le secteur du BTPH est le plus touché par cette crise de confiance Le secteur du Bâtiment, Travaux publics et Hydraulique (BTPH) demeure le plus affecté par le recul de l'indice de confiance des chefs d'entreprises entraînant ainsi un ralentissement de l'activité. La chute de l'indice de confiance enregistrée pour le troisième mois consécutif -traduit la persistance- du ralentissement de l'activité des entreprises, particulièrement celles du secteur du BTPH, pour lesquelles l'indicateur passe de -5 en novembre 2009, à -21 en décembre 2009 puis à -51 en janvier 2010, soit le plus bas niveau des 12 derniers mois. Avec une valeur de l'indice de confiance de -9 en janvier 2010, l'indice de confiance des chefs d'entreprises a baissé de 3 points par rapport au mois précédent. Il est calculé à partir des perspectives de production, le volume des commandes et le niveau des stocks. Dans le secteur du BTPH, le niveau des carnets de commande a baissé de 40% et n'a augmenté que pour 6% des chefs d'entreprises enquêtés sur les 100% des sondés. L'utilisation des capacités de production installées a baissé de 57% et n'a augmenté que pour 6% des enquêtés (taux de réponse 93%). Les 513 chefs d'entreprises de l'échantillon, dont 256 membres du FCE, sont à la tête de près de 600 sociétés, soulignent aussi un environnement contraignant et inerte. Dans ce sens, en moyenne 4% des enquêtés ont constaté une amélioration de la qualité de service à leur égard, que ce soit celle de l'administration, du système bancaire, des approvisionnements, des transports ou des communications. Par contre, plus de 70% d'entre eux estiment qu'«il n'y a pas eu de changement notable ce dernier semestre de l'année 2009». Dans son précédent baromètre, le FCE a déjà signalé que les industries manufacturières et le BTPH étaient en régression respectivement de 39 points et 16 points dans un contexte de climat des affaires stagnant pour près de la moitié des patrons après les décisions de la dernière tripartite.