Des centaines de travailleurs de TMC Hyundai à Zaaroura se sont rassemblés en ce début de semaine devant les portails de l'usine à proximité de la RN14 pour exiger leurs droits. Ces pères de famille, affirment-ils, ne peuvent même plus se procurer un sachet de lait : voilà deux mois qu'ils n'ont pas perçu leurs salaires. Une situation induite, comme tout le monde le sait, depuis que le patron du groupe, MahieddineTahkout a été emprisonné par la justice au lendemain de la chute du clan Bouteflika et les deux ex premiers ministres. A l'aide de banderoles, les ouvriers réclamaient deux mois de salaires et une rencontre avec l'administrateur pour éluder certaines questions. Mouvement de protestation qui intervient en plein milieu de confinement à cause du Covid-19 que Tiaret, en dépit du cas enregistré, reste relativement épargnée. Cela intervient aussi alors qu'en plus des négociations restées en l'état, des procédures judiciaires ont été diligentées par les deux parties au conflit. Dimanche dernier, l'un des cadres de cette entité industrielle nous a fait savoir que «les caisses de l'entreprise ne peuvent supporter ces demandes financières que les travailleurs réclament alors qu'ils ont refusé de reprendre l'activité depuis que les containers de kits ont été débloqués par les autorités». Toujours dimanche, la police est intervenue pour calmer les esprits et l'inspection du travail a initié une action pour permettre aux travailleurs et aux représentants de la direction, en l'absence de l'administrateur du groupe, d'entrevoir des solutions. L'un des représentants des travailleurs précise que «l'administration est en train de faire dans la division des rangs depuis qu'ils ont pris sur eux de payer une soixantaine de travailleurs pour la plupart des agents de sécurité, femmes de ménage et le personnel de l'administration». Bien plus, ajoute ce jeune cadre désabusé : «Le représentant de l'administration veut marchander avec nous. Il voudrait qu'on reprenne le travail jusqu'à assembler les 8000 véhicules en attente et nous mettre dehors».