La sévère pénurie d'eau qui sévit à El Milia depuis le début de l'été, a poussé des jeunes du quartier de Lemridja à la révolte. La nuit de vendredi à samedi a, en effet, été mouvementée dans ces lieux, sis dans la périphérie de la ville. Des jeunes, excédés par tant de misère, sont sortis vers 23 h dans la rue et ont mis le feu à des pneus. Criant leur ras-le-bol d'une situation qui n'a que trop duré, les protestataires qui semblent avoir épuisé toutes les voies de recours pour exprimer le calvaire qu'ils endurent à la face des responsables concernés, ont choisi ce moyen extrême dans l'espoir d'être entendus. Le lendemain, des agents de l'hygiène ont été dépêchés sur les lieux pour effacer les traces de la manifestation. Toutefois, les restes des pneus calcinés sont demeurés visibles sur la route à notre passage dans ce quartier, où les témoignages recueillis sont unanimes à dénoncer une situation qui a atteint ses limites après des mois sans la moindre goutte d'eau, selon nos interlocuteurs. « Je ne suis même pas allé au travail et j'attends ici, depuis les premières heures de la matinée, le passage d'un tracteur dans l'espoir de disposer d'une citerne d'eau », dénonce, la voix pleine de colère, un habitant de ce quartier. « Ecris au journal que nous n'avons plus d'eau depuis plus d'un mois et que les sanitaires nous sont interdits, car on n'a plus de quoi faire notre toilette », lance-t-il à notre adresse. Le même ton d'exaspération est perceptible dans les propos de plusieurs autres habitants qui dénoncent un calvaire permanent. La gestion de la distribution d'eau dans ce quartier relève des compétences de l'APC, selon les précisions de nos interlocuteurs qui disent en avoir marre du recours aux citernes qu'ils paient à 1 200 DA.