La population ne sait plus à quel responsable se tourner pour voir l'eau, de nouveau, couler dans les robinets. Les quartiers de la ville de Lakhdaria, la plus importante commune de la wilaya de Bouira, du point de vue densité, connaissent depuis l'été dernier un manque d'eau flagrant. La crise en la matière et la pénurie en eau potable qui sévit durant les périodes chaudes notamment, ne datent pas d'aujourd'hui; elles remontent à plusieurs années. En effet, depuis l'été dernier à ce jour, de nombreux quartiers sont jusqu'à maintenant servis une fois tous les huit jours alors qu'on est à deux doigts de la période hivernale. Devant la pénurie de ce précieux liquide, la population ne sait plus à quel responsable se tourner pour voir l'eau de nouveau couler dans ses robinets. «L'eau arrive une fois par semaine avec un faible débit et durant trois heures seulement. Pour le reste de la semaine, on s'approvisionne comme on peut, à l'aide des jerricans quand on n'est pas en mesure de se payer une citerne pour 500 ou 600DA», souligne un habitant de la nouvelle ville de Lakhdaria. Les quartiers du centre-ville ne sont pas mieux lotis ni épargnés par la mauvaise distribution de l'eau et la crise qui sévit en ce moment alors qu'on est bien loin des grandes chaleurs de la saison estivale. Et au manque du précieux liquide s'ajoute l'instabilité des horaires d'approvisionnement. «On doit veiller parfois très tard pour ne pas rater notre ration d'eau hebdomadaire. On s'est habitué également à compter les jours pour éviter les pannes sèches», insiste un autre. En termes d'infrastructure et de réservoirs de stockage, il faut rappeler que l'ex-Palestro dispose de deux châteaux d'eau de grande envergure, amplement suffisants pour alimenter la ville et sa périphérie. Mais cela ne semble pas suffire car «nous continuons à subir les désagréments d'une cruelle rareté d'eau alors qu'on est en 2006. Les responsables se targuent bien au contraire du bien-être des citoyens en avançant des chiffres fictifs et le contraire de ce que nous subissons», affirment quelques citoyens en effervescence rencontrés à la sortie du quartier Hammana où l'indisponibilité de l'eau potable, même en cette période de l'année, pèse lourdement sur le vécu des citoyens et favorise d'une façon inquiétante l'insalubrité tant à l'intérieur qu'en dehors des maisons. Dans ce quartier précisément et à l'image de plusieurs autres de la ville de Lakhdaria, le réseau d'AEP connaît d'énormes défaillances alors que les autorités communales ne bougent pas le petit doigt pour parer à cette urgence qui porte énormément préjudice au bien-être et à la santé des citoyens. «L'année passée, notre quartier (Hammana Ndlr) a été traversé par une nouvelle conduite d'AEP de gros débit. On croyait alors qu'on allait être branché et que le problème d'alimentation en eau allait être définitivement réglé. Mais rien n'y fut. De plus, en quittant les lieux après les travaux, les agents de la commune qui, ayant refermé les tranchées avec de la terre argileuse, avaient laissé le quartier plongé dans un véritable bourbier», ajoutent les habitants de Hammana. Non loin de là, du côté de l'hôpital de la ville, par endroits et pas seulement pendant la saison des pluies mais aussi durant les autres mois de l'année, la route menant vers Hazama, sur les hauteurs de la ville, se trouve dans un état délabré en raison des multiples fuites d'eau et des défaillances que connaît la conduite d'eau à cet endroit au beau milieu de la chaussée. Par moments, l'eau potable déversée sur la chaussée oblige les conducteurs de véhicules à diminuer la vitesse au maximum pour éviter d'éclabousser les piétons. Mais pendant ce temps, la majeure partie de la population de Lakhdaria se débrouille comme elle peut pour se procurer le précieux liquide.