L'Université M'Hamed Bougara de Boumerdès a initié la première conférence nationale (webinaire) dont le principe de base est celui de la visioconférence, avec la possibilité pour tous les universitaires, quel que soit leur lieu en Algérie, ou ailleurs dans le monde, d'intervenir autour d'un thème. Fruit d'un partenariat multilatéral avec des membres du Réseau des Clubs Unesco (Laboratoire de Recherche en Technologie Alimentaire, l'Association nationale d'Eco-conception, Analyse de Cycle de Vie et Développement Durable ‘'Société Savante'' ANEADD) et de collaborations avec l'Institut Algérien de Normalisation, le Centre National des Technologies Plus Propres (CNTPP) et le Conservatoire National des Formations à l'Environnement (CNFE), le thème retenu pour cette première conférence, qui est devenue internationale au vu de la participation de chercheurs du Maroc ( Khallil Khalifa) et du Canada (Jean François Ménard de Montréal), est une question de l'heure : Les Objectifs de Développement Durable après la Pandémie du COVID-19. Selon le professeur, Louhab Krim, président de l'association ANEADD et co-président de cette manifestation scientifique, avec Mme Bouhara Nadia, ce Webinaire tourne autour de la problématique : «La pandémie de Covid-19 est-elle une occasion pour l'humanité de transformer cette crise en un élan planétaire pour atteindre les Objectifs de développement durable d'ici 2030 ?» Le prospectus met à la disposition des invités précise que : «L'objectif est de débattre des répercussions de la pandémie de Covid-19 sur plusieurs secteurs dont la santé, l'éducation, l'enseignement supérieure, l'industrie, la sécurité alimentaire et l'environnement, et comment lutter contre le nouveau coronavirus par la mise en place d'une stratégie nationale basée sur un modèle économique et sociétal différent, plus humain et plus résilient et fondée sur les ODD» D'où le choix des axes suivants : 1)– Perceptions du coronavirus (Covid-19) et de ses implications sociétales et économiques 2)- Pertinence des Objectifs de Développement Durables (ODD) adoptés en 2015 par l'ONU pour comprendre la crise et travailler à un futur plus durable. 3)- Les éléments clés de la stratégie nationale basés sur les ODD à mettre en place pour lutter contre le nouveau coronavirus. Ainsi, durant deux journées, des exposés par audioconférence ont été diffusés à partir de plusieurs points du pays et de l'étranger. La plénière a vu un chamboulement des interventions au gré des disponibilités sur le Net et de la qualité de la connexion. Alors qu'il était prévu que les exposés se fassent à partir des universités assurées d'un haut débit, certains intervenants n'ont pas jugé utile de quitter leur confinement à domicile. Néanmoins, des choix se présentaient. Pas moins de 250 internautes universitaires étaient prêts à intervenir. C'est dans ce sens que des contributions internationales se sont offertes avec l'exposé du Marocain Khallil Khalifa et du Canadien Jean François Ménard. À titre indicatif, le chercheur de Montréal s'est penché sur «Les liens entre les ODD, les entreprises et l'ACV». Sachant que par ODD, on entend les Objectifs de Développement Durable, l'orateur a indiqué que «deux ans après leur adoption, les ODD ne sont toujours pas largement intégrés dans les pratiques des entreprises, imprécision de guides, outils ou lignes directrices mis à la disposition des entreprises et apparition des premiers obstacles dans la réinterprétation des indicateurs pour les lier aux entreprises et, enfin, la nécessité de la disponibilité des données». Il en conclue que la communauté d'Analyse de Cycle de Vie (ACV) a développé une quantité considérable de connaissances (méthodologies), de données et d'expérience dans l'analyse de systèmes et de produits afin de réaliser l'objectif de «lier les ODD à l'ACV, afin de les lier à la performance mesurable des entreprises et utiliser le meilleur de l'ACV (modélisation du chemin d'impact, inclusion de l'incertitude, base de données détaillées et complètes) pour répondre aux besoins des entreprises». Quant à l'intervention de M. Chikhi Mourad, maître de recherche, directeur de développement et de valorisation des énergies renouvelables au ministère de l'Environnement et des énergies renouvelables, elle s'est intéressée à «la mise en place de la nouvelle stratégie nationale de l'énergie renouvelable en Algérie après le Covid-19». Le défi pour les pays de la région MENA, selon lui, est de faire face économiquement et d'une manière conjointe à «l'arrêt de la production et à la baisse de la demande». Il a estimé la baisse du PIB autour de 10%. Pour sortir de ce cercle inflationniste, «des mesures d'accélérer la transition énergétique doivent intervenir au plus vite avec comme objectifs l'accès universel à l'énergie d'une manière fiable et peu coûteuse, lutter contre la pauvreté et la faim avec des stratégies à visées sociale, environnementale et économique». D'autres exposés ont eu pour thèmes «Evaluer l'impact de la Covid-19 sur le développement industriel inclusif et durable (OOD9) sur le plan mondial, régional et national», «Solutions pragmatiques et stratégies opérationnelles pour démocratiser l'innovation environnementale dans les activités industrielles du Maghreb» ou, enfin, «La crise sanitaire humanitaire et l'insécurité alimentaire». Malgré certains problèmes techniques, ce premier Webinaire est une réussite déjà pour avoir relevé le défi de l'organiser dans des conditions de confinement planétaire et des aspects techniques partiellement maîtrisés. C'est encore plus réussi d'y avoir intéressé des chercheurs de plusieurs horizons universitaires nationaux et internationaux. Les organisateurs pensent à une autre édition dans un mois avec une meilleure maîtrise et des thèmes encore plus ouverts sur l'actualité.