Le Laboratoire de recherche en technologie alimentaire de la faculté des sciences de l'ingénieur de l'université M'hamed Bougara de Boumerdès a organisé, les 18 et 19 février, sa 1re école d'hiver sur «L'analyse du cycle de vie et l'éco-conception». Cette école a été conçue de manière «à dispenser aux participants des cours et des ateliers de haut niveau avec comme objectif de montrer l'intérêt de l'ACV dans les champs académique et industriel. De plus, elle sera également propice à l'établissement de nouveaux liens avec d'autres universités dans le monde pour le développement de cette spécialité.» L'analyse du cycle de vie des produits, services, matériaux et autres «porte sur les aspects et les impacts environnementaux potentiels (utilisation des ressources et conséquences des rejets sur l'environnement)», selon les organisateurs. Dans son allocution inaugurale, le recteur de l'UMBB, M. Boutellis, a mis en avant le profit de mettre en pratique l'analyse des cycles de vie (ACV) comme «un moyen «de contribuer à préserver l'environnement des futures générations». La première intervention de Jean François Ménard du Québec (Canada) a introduit le sujet en présentant l'ACV comme «un outil d'analyse autour de trois axes : le sociétal, l'environnemental et l'écologique». Le développement de cet outil est parvenu à adopter une attitude comparative entre les différents processus de produits, services, matériaux pour connaître les risques et, ainsi, aider à choisir dans le cadre d'une éco-conception. A titre illustratif, il mentionnera le cas de l'emballage qui, préalablement étudié, sera recyclable ou toxique. L'orateur fera cas des avantages économiques de cet outil. Il a cité une étude qui a porté sur 119 entreprises dans le monde qui ont introduit cette méthode et qui sont arrivées à intégrer une hiérarchisation de tous les produits dans le traitement des déchets. Au Canada, le ministère finance à hauteur de 1,5 million de dollars l'analyse du cycle de vie, d'où une faible empreinte carbone. Lui succédant, le professeur Kamal Mohammedi, de l'université de Boumerdès, s'est penché sur «La méthode d'analyse des cycles de vie et sa mise en œuvre des objectifs de développement durable». Il a recensé 17 objectifs, dont la réduction de la pauvreté que l'on peut atteindre avec l'ACV. Au niveau de l'intégration des énergies renouvelables, la finalité «zéro déchet, zéro émission» concerne surtout les communes. D'autres interventions ont abordé des thèmes aussi sensibles que «L'apport de la gouvernance des risques et des durabilités à l'ACV» (présenté par Myriam Merad du CNRS-France), ou encore «Le management de l'éco-conception» (de Thomas Pascal Afnor-France). Cette première école d'hiver a présenté des recommandations qui insistent sur l'accélération de la création prochaine d'un centre maghrébin de l'analyse du cycle de vie et qui aura à travailler en collaboration avec des organismes internationaux et sur la mise sur pied d'une revue spécialisée. A souligner que cette école d'hiver a été organisée en collaboration avec l'Institut algérien de normalisation (IANOR) et le Groupe algérien Gralecc et à laquelle ont pris part une vingtaine d'opérateurs algériens. Est-ce à dire que nos entreprises économiques s'investissent plus dans le respect des normes internationales et consentent un surcroît d'intérêt pour le respect de l'environnement ? That is the question.