Ainsi, depuis début juillet, l'activité sportive se voit gelée, selon les responsables de la structure qui relève de la DJS (direction de la jeunesse et des sports). Dans ce CSP situé dans la commune de Bab El Oued, une vingtaine d'associations sportives outre de jeunes catégories de clubs, dont le MCA et l'USMA, bénéficient des lieux pour des séances d'entraînements et organisent des compétitions. Cette infrastructure sportive, qui soulignons-le, comprend deux terrains non homologués, un terrain matéco, une salle couverte affectée à quelques disciplines des arts martiaux, une cafet' non opérationnelle et une piste gravillonnée bordée de palmiers éventail en souffrance, constitue un exutoire pour les jeunes en quête d'aires sportives. La gent féminine, quant à elle, n'a pas droit de cité pour l'instant. Les filles doivent prendre leur mal en patience. Il va falloir qu'elles s'organisent en association pour qu'elles ouvrent droit à un créneau, apprend-on auprès de la direction du CSP. Actuellement, aucune formation ne s'entraîne dans ce site, sinon un tournoi de jeunes organisé par Coca Cola qui vient de briser le vide du complexe. « Nous avons jugé utile d'entamer des travaux pendant cet été où les associations sportives sont moins actives », souligne le directeur par intérim du CSP, Mokhtar Redouane. Soit. Pourquoi une pareille opération d'entretien, alors que la structure a été livrée il y a à peine quelques mois ? Il s'agit de travaux de réfection, nous dit-on : repeindre certains modules, réparer les douches des vestiaires et les fuites d'eau, nettoyer les toilettes crades sous les gradins, remettre en état les grilles défoncées qui séparent les terrains de la piste, etc. A dire vrai, un tel ouvrage fraîchement réceptionné, et mis à rude contribution, ne nécessite pas moins aussi d'une organisation au niveau de la gestion (agent de sécurité, agent d'hygiène, etc.) qui laisse à désirer, surtout lorsqu'on constate dans quel état les formations abandonnent le ground de cet espace sportif après l'avoir foulé au quotidien. Tout compte fait, ce ne sont pas les menus travaux d'entretien entrepris sur cet ouvrage, et où défilent à longueur de journée et de soir des formations de toutes tranches d'âge jusqu'à 22 heures, qui importunent. Une voie d'eau menace le site Le problème majeur réside plutôt dans la menace de l'assiette au-dessous de laquelle passe une voie d'eau qui jaillit, à l'heure actuelle, de la piste gravillonnée ; plus précisément dans la partie sud-ouest du site. S'agit-il d'une source d'eau ou d'une canalisation d'AEP éventrée. En tout cas, un début d'affaissement de la piste de gravillons n'est pas moins visible. Pour revenir un tant soit peu à la genèse du projet, le lieu de son implantation dans ce site côtier a fait couler beaucoup d'encre. « Cela fausse l'aménagement paysager sur la côte littorale » disent des riverains qui estiment, par ailleurs, que le choix n'est pas approprié. Il y a lieu de rappeler qu'il était prévu initialement de construire un stade avec des gradins d'une capacité d'accueil de 17 000 places. Mais les ingénieurs du génie civil se sont ravisés en revoyant à la baisse le volume des tribunes à 3 000 sièges. L'ambition a été réfrénée, à cause de l'énorme étang apparu lors des travaux de terrassement dans cet ex-stade Marcel Cerdan, dont les gradins en bois reposaient, l'on se rappelle, sur du remblai et des tétrapodes (utilisés en ingénierie hydraulique) ramenés de l'ex-Carrière Jobert dans les années quarante du siècle dernier. L'on s'interroge s'il s'agit d'une fausse appréciation dans l'étude géotechnique ou d'une négligence de nos techniciens en génie civil ? En tout cas, une expertise urgente s'impose pour déterminer d'où provient cette éruption de voie d'eau souterraine, qui menace ce joyau réalisé à coup de dizaines de milliards.