L'Etablissement public à caractère industriel et commercial, qui se chargera de la collecte des déchets ménagers et la protection de l'environnement dans la commune de Béjaïa, sera opérationnel dans les quelques jours, soit juste «après l'installation d'un directeur de l'Epic». L'entité portera le nom de EPIC Béjaïa Provert, à la place de Bougie-Net qui a été donné la première fois au projet d'envergure de wilaya compromis après au moins cinq ans de gestation et d'écueils administratifs et réglementaires, à savoir le rejet de la trésorière communale de l'admission en dépense du mandat de versement de 70 milliards de centimes, au titre de contribution communale à la création de cet Epic. La naissance de l'Epic communal, qui dépendra de l'APC, a été concrétisée avec la signature d'un arrêté communal de création signé la fin du mois passé. Dans ce sillage, un appel à candidature a été lancé la fin de la semaine passée par l'APC pour le recrutement d'un directeur répondant à un certain nombre de critères de sélection pour diriger l'établissement. Il est exigé du futur responsable d'avoir une résidence établie à Béjaïa. Il doit également justifier d'un diplôme universitaire en adéquation avec le poste et une expérience professionnelle d'au moins 10 ans dans le domaine de la gestion des déchets. Le maire de Béjaïa, Abdenour Tafoukt, a indiqué à ce propos que cet établissement public sera doté d'une enveloppe financière de l'ordre de 38 milliards de centimes pour assurer son lancement et atteste qu'il entamera le travail dans les quelques jours à venir. En matière de logistique, rappelons que la commune de Béjaïa a acquis au milieu de l'année 2018 un parc roulant composé de 20 camions à bennes-tasseuses et trois camions citernes. L'APC a ajouté que ce matériel sera renforcé par l'acquisition de 40 autres camions ainsi que le recrutement, par la voie de l'ANEM, de 200 balayeurs en plus de l'acquisition de balayeuses mécaniques. Toutefois, après le blocage de la procédure de création de l'Epic, le marché de fourniture de ce matériel qui liait l'entreprise Doudah et l'Epic chargé de la collecte des déchets ménagers dans la commune de Béjaïa a été résilié et le matériel roulant acquis a été réacheminé vers le fournisseur. La question est de savoir avec quel matériel devra travailler cet epic ? A ce sujet, nos tentatives de joindre l'APC au téléphone sont restée vaines. La mise en service de cet établissement est de nature à soulager les habitants de la ville de Béjaïa fatigués de la vue et des odeurs nauséabondes des ordures qui s'entassent dans leurs cités et sur les trottoirs. Le recours à ce mode de gestion garantira la responsabilité du gestionnaire et son engagement à réussir là où les dizaines d'entreprises de ramassage engagées par la mairie ont échoué. De l'aveu même de l'ancien président d'APC, Aziz Merzougui, qui remettait en cause «le sérieux» et pointait du doigt «l'inefficacité» de certaines entreprises privées avec lesquelles l'APC a contracté des conventions pour le ramassage des ordures, celles-ci «ne s'engagent pas sur le terrain avec les mêmes moyens avec lesquels elles ont soumissionné, n'effectuent pas le nombre de rotations nécessaires pour débarrasser la ville des ordures et n'interviennent pas les week-ends». Dans le même contexte, l'APC devra également trouver une solution définitive pour arrêter l'évacuation des déchets vers la décharge publique de Boulimat, qui est programmée pour un aménagement depuis deux ans avec un coût de 80 milliards de centimes. La seule carte dont dispose l'APC, bien qu'elle ne soit pas la meilleure, est la remise en service du CET de Sidi Boudrahem pour lequel une enveloppe de 17 milliards de centimes a été dégagée par l'APC pour l'acquisition et l'installation d'une station monobloc afin de traiter le lixiviat (liquide toxique produit par la purification et la décomposition des ordures) qui se déversaient à proximité des habitations, dans la commune de Oued Ghir.