Avec son apprenti, l'inspecteur Taha est enquêteur à la brigade de contrôle des prix et de la qualité alimentaire, chargé des investigations et fraudes. Ses vacances à lui et à son apprenti sont réglées : à travers toute l'Algérie, à suivre les crimes alimentaires. Ils sont à Bouira, enquêtant sur une intoxication à la pizza lors d'une réception à la wilaya, 35 morts. Ils sont face au médecin légiste, en train de découper un cadavre suspect. Vous avez fait une autopsie ? Où sont les cadavres ? demande l'inspecteur Taha. Lentement, laissant son cadavre et sa hache de fonction, le docteur est allé tirer un rapport de son étagère. Puis est revenu vers les deux enquêteurs : Voilà, voilà. Alors... morts de mort violente, oui. Classique : pizza à la viande hachée. Du bœuf, mais qui a passé des mois à l'air libre... Comme tous les bœufs, docteur, lui fait remarquer l'apprenti. Oui, mais lui était déjà mort. L'enterrement des 35 victimes aura lieu tout à l'heure, je crois. L'apprenti s'éponge le front avec le journal du jour : Dites docteur, pourquoi la clim ne marche pas ? On la laisse pour les morts. Restrictions de budget. Ordre de la wilaya. La transition est trouvée, pour l'inspecteur Taha : L'intoxication, c'était bien à une réception du wali ? Oui, j'y étais d'ailleurs. Mais je n'ai pas mangé de pizza. L'inspecteur s'empare de l'occasion et demande, d'un air très suspicieux : Et pourquoi vous ne mangez pas de pizza ? Seriez-vous antinationaliste, par hasard ? Le médecin ne se démonte pas : Question de goût inspecteur, je préfère les entrecôtes. Et franchement, la pizza avait une odeur de pied avarié. L'inspecteur note tout ça sur son petit carnet vert et se retourne vers son apprenti : On y va ! A l'enterrement ? Non, à la wilaya. A l'enterrement, ils sont morts, on n'a rien à faire là-bas. Et le couscous ? demande l'apprenti. … A suivre