A Bouira, enquêtant sur une intoxication qui a fait 35 morts, l'inspecteur Taha et son apprenti, enquêteurs à la brigade alimentaire, sont au siège de la wilaya, lieu du crime. Pas âme qui vive. A l'entrée, personne, pas plus que dans les couloirs, occupés généralement par des gens qui viennent et qui partent, et dont on ne sait jamais s'ils travaillent ou sont de simples visiteurs. Les deux collègues sont montés à l'étage, personne non plus. Le Ramadhan n'explique pas tout, inspecteur, tente d'analyser l'apprenti. Au bout de quelques bureaux vides, un homme apparaît, sorti d'un bureau anonyme, avec un sachet noir à la main. L'inspecteur sort sa carte : Inspecteur Taha, chargé des investigations, fraudes, crimes et intoxications à la brigade centrale de contrôle alimentaire. Et voici mon apprenti. L'homme s'arrête net, stoppé dans sa tentative de fuite alimentaire. Je suis un honnête cadre de la wilaya, dit-il. Ça tombe bien. Vous êtes au courant des morts par intoxication à la pizza ? C'est déplacé de parler de manger pendant le Ramadhan. Je parle de 35 morts, c'est un crime alimentaire. Vous savez, si on ne mange pas, on meurt aussi... L'inspecteur et l'apprenti ont longuement discuté avec le cadre qui leur a proposé une tonne de semoule canadienne et 100 cartons de thon rouge, que l'inspecteur a refusés. Mais il apprendra que ce n'était pas la pizza la responsable, mais les boureks au buffle indien qui ont tué tout le monde. Le légiste a dit que c'était de la viande hachée de bœuf, a rappelé l'apprenti une fois sorti de la wilaya. Quelle est la différence entre un bœuf et un buffle ? L'apprenti a réfléchi longuement : La religion ? Le coucher du soleil approchant, l'apprenti a une autre question, plus cruciale : On mange où, inspecteur ? Chez le wali. Je sais qu'il est chez lui. A 19h30, ils sont devant la résidence du wali. ...A suivre.