A Bouira, enquêtant sur une intoxication qui a fait 35 morts, l'inspecteur Taha et son apprenti de la brigade alimentaire se rendent chez le wali à l'heure du f'tour. Pour l'inspecteur, il s'agit de poursuivre les recherches, mais pour son apprenti, il s'agit surtout de manger. Chez le wali, surpris par cette intrusion, l'hospitalité a vite pris le dessus. Quand il a su qui étaient ses invités surprise, le wali a été rassuré : Vous savez, inspecteur, je croyais que c'était une émeute. J'ai appelé les CNS. Je comprends. Et ils sont venus ? Oui, je les fait manger dans le jardin. Ils sont contents. Pour le f'tour, dans le grand salon feutré, une bonne table bien garnie a accueilli les deux enquêteurs de la brigade alimentaire. En début de f'tour, l'inspecteur est rentré dans le vif du sujet. Le wali s'est défendu, entre deux cuillerées de chorba : Ce n'est pas moi. C'est un traiteur influent, un certain Boumekrach, par ailleurs importateur de pièces détachées pour camion. La police judiciaire de Bouira a émis un mandat d'arrêt et un avis de recherche. Et où on peut le trouver ? Aux dernières nouvelles, il vit à Club des Pins où il a un restaurant de poissons. La discussion en est restée là. Jusqu'à la fin du repas. Qu'est-ce qu'il y a comme dessert ? a demandé l'apprenti. Le wali a regardé les enquêteurs : Vous voulez un logement ? A 20h40, les deux enquêteurs sortaient de la résidence du wali, l'inspecteur Taha avec de nouvelles questions en tête et l'apprenti avec un gros sachet de poulet en sauce. Deux choses m'intriguent, avoue l'inspecteur Taha, d'abord l'avis de recherche de la police alors que Boumekrach est à Alger. Et ? Et il y a deux jours, il y a eu une intoxication à Club des Pins. Crevettes au mercure. C'était dans le journal. 4 morts seulement, c'est pour ça que je n'y ai pas vraiment fait attention. On y va ? Bien sûr. … A suivre.