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Penser à réinstaurer un minimum de planification
Publié dans El Watan le 20 - 07 - 2020

Le débat sur un retour à plus de planification économique de tous genres d'activités fait rage depuis l'approfondissement de la crise du réchauffement climatique et l'apparition de la pandémie du Covid-19.
En effet, les états se sont retrouvés avec des situations imprévisibles et peu maîtrisables alors qu'avec un minimum de préparation, la situation aurait été beaucoup plus favorable. Ainsi, même des pays à technologies avancées paniquaient pour produire des respirateurs en qualité et quantités suffisantes pour faire face aux besoins de soins liés au coronavirus. La fermeture de pans entiers de l'économie d'une manière peu préparée faisait craindre le pire aux dirigeants des pays développés. C'est que depuis de longues périodes, on s'était habitué à l'idée que les lois du marché étaient à même de régler tout problème et que les agents économiques sauraient s'adapter. L'état devait seulement se faire tout petit et s'en tenir aux activités régaliennes de police, justice, armée, etc.
Depuis la fin des années 90' et jusqu'à l'heure actuelle, nous vivons dans une drôle de situation économique. Il est largement admis en théorie économique néolibérale, dominante à l'heure actuelle, que l'Etat doit cesser d'intervenir dans le périmètre économique, mais lorsque la situation devient grave, on appelle les pouvoirs publics d'intervenir de toutes leurs forces pour juguler ces crises causées surtout par le secteur financier des grandes économies mondiales.
Or, dans l'interprétation moderne des crises, aussi bien par l'école monétariste de Chicago que par l'école marginaliste autrichienne, c'est bien l'intrusion de l'Etat par des politiques économiques inappropriées qui cause les crises que nous connaissons. Il faudrait donc qu'il s'abstienne de le faire. Les grands banquiers de ce monde sont tous acquis à cette doctrine. Or, dès que la crise s'aggrave, on implore les pouvoirs publics de mobiliser le maximum de ressources pour éviter des faillites aux agents économiques privés qui avaient induit la crise.
La Planification a de tout Temps existé
Le mythe de la neutralité de l'Etat n'existe que dans les schémas libéraux extrêmes qui ne correspondent à aucune réalité économique. Lors de la crise des Subprimes, les Etats-Unis avaient injecté dans l'économie américaine plus de sept mille milliards de dollars pour soutenir l'activité économique, sauver les banques et quelques grandes entreprises économiques des situations de faillite. Sans cette intervention, une dépression aux effets incalculables s'en serait suivie.
Le système politique aurait été ébranlé. Mais le mythe de la non intervention a la peau dure et il continue de faire des émules. Ceci est l'une des raisons les plus importantes qui auraient conduit les Etats à abandonner toute sorte de planification ou même de préparation, sauf dans le domaine militaire. Avec l'effondrement du mur de Berlin et l'abandon de la planification impérative par les pays de l'Est, on avait cru que le rôle de l'Etat serait désormais confiné à des périmètres de plus en plus réduits. Et on avait enterré même le type de planification indicative qu'entretenaient certains pays avancés. On ne gérait alors que des projets (NASA) mais pas des plans.
D'un autre côté, on avait aussi une mauvaise conception de la planification. Lorsque les ex-pays de l'Est planifiaient, ils accusaient les pays à économie de marché d'absence de cohérence dans leurs décisions économiques parce qu'il n'y avait pas un agent qui coordonnait les multiples décisions des entreprises et des consommateurs. On pouvait se tromper facilement. Ils avaient oublié une chose : la planification stratégique et opérationnelle par les entreprises économiques. Ces dernières avaient des systèmes de prévision et de préparation qui dépassaient de loin ce que faisaient toutes les instances de planification des ex-pays de l'Est. Mais la planification était décentralisée. Elle se faisait au niveau des entreprises. Elle était beaucoup plus rigoureuse et beaucoup plus efficace. Elle était guidée par les signaux du marché (prix, coûts, etc.) et non les seules préférences de la classe politique. Mais cette planification concernait les biens et les services commercialisés auprès de leurs clientèles et leurs évolutions. Elle ne s'intéressait pas aux produits ou aux services publics, surtout ceux en dehors de la sphère marchande.
Le Retour à un minimum de programmation
Après les chocs reçus en 2020, les pays avaient compris qu'ils sont allés trop loin dans leur désengagement des activités nationales. Même des produits stratégiques furent abandonnés et externalisés dans les pays à bas coût en vertu de la logique de spécialisation internationale qui s'est retournée contre ces pays lorsque la nécessité s'est faite sentir. Les analystes économiques de tous les pays se rejoignent pour dire qu'il ne faut jamais plus faire les choses comme avant. On devait inventer une autre manière d'être préparé aux défis futurs qu'on a négligés. Le coronavirus aurait laissé des séquelles sur les manières d'être et de pensée des gens. Mais les défis futurs sont de nature encore plus dangereuse et on n'est peu ou pas du tout préparé à les affronter. Le réchauffement climatique va induire des restructurations importantes dans les modes de produire et de distribuer les biens et les services un peu partout dans le monde.
Pourtant, ce qui domine aujourd'hui, c'est encore ce fameux «Business as Usual». Les dirigeants des nations les plus avancées avaient traité le coronavirus au début comme une simple grippe. On a payé le prix fort. On continue à ignorer le potentiel des conséquences désastreuses du réchauffement climatique. Le prix à payer risque d'être mille fois plus sévère. Alors que j'écrivais les dernières lignes de cette rubrique, le tout nouveau Premier ministre français Jean Castex présentait son programme d'action à l'assemblée nationale. La mesure phare est la création d'un commissariat au plan. La France retournerait donc à sa tradition de planification indicative. Nous en avons besoin mille fois plus que la France. Dans notre pays, nous avons abandonné toute idée de planification depuis la fin des années 80'. Nous avons cru que l'économie de marché consistait à tout léguer aux agents économiques.
Nous avons été plus loin que les ex-pays de l'Est dans le processus de démantèlement de la planification. Beaucoup de pays ont gardé des reliques de ces structures. Au Maroc, on a encore le Haut Commissariat au plan. En Tunisie, le ministère du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale joue ce rôle. A mon avis, ces structures, telles qu'elles fonctionnent aujourd'hui, ne seront plus suffisantes pour affronter les défis de demain. En Algérie, le ministère délégué chargé des statistiques et de la prospective est un embryon pour la future institution de demain qui devrait jouer un tout autre rôle de plus grande ampleur.
La mission, le rang, les ressources et l'autorité devraient être fondamentalement revus pour lui permettre de jouer son rôle. Il faudrait l'ériger au summum de l'Etat à l'instar de KDI (Korean Development Institute) pour jouer approximativement le même rôle. Mais cela implique qu'il faut opérer une tout autre réorganisation de l'Etat qui puisse accommoder un minimum de planification et un maximum de libération des initiatives privées.
Par Abdelhak Lamiri
PH-D en sciences de gestion


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