Le gouvernement soudanais et plusieurs groupes rebelles se sont entretenus pour établir une feuille de route pour la paix, a indiqué hier l'agence de presse soudanaise Suna, relayée par des médias. «C'était la première réunion commune après l'accord. Nous avons discuté de la suite (…)», a déclaré Alhadi Idriss Yahya, président du Front révolutionnaire soudanais (FRS), qui a rencontré mardi une délégation officielle du gouvernement de Khartoum. Lundi, les autorités soudanaises de transition et des chefs du FRS ont paraphé un accord de paix historique à Juba, au Soudan du Sud, après de longs mois de négociations. Ce traité doit mettre un terme à 17 années de conflits qui ont fait des centaines de milliers de morts, en particulier au Darfour (ouest), selon l'Organisation des Nations unies (ONU). «Comme vous le savez, la signature n'est pas définitive et certaines questions liées au calendrier de mise en œuvre de l'accord demeurent. Cela va prendre du temps», a tempéré Alhadi Idriss Yahya, précisant qu'un délai de 15 jours a été fixé pour trouver un calendrier. Créé en 2011, le FRS est une alliance de cinq groupes armés et quatre mouvements politiques du Darfour et des Etats méridionaux du Sud-Kordofan et du Nil bleu. «Nos priorités sont désormais le progrès économique et des affaires humanitaires liées aux déplacés», a observé de son côté Minni Minawi, qui dirige une faction du Mouvement de libération du Soudan basé au Darfour, ayant participé à la réunion. Prévoyant le démantèlement des mouvements armés et leur intégration dans les forces régulières, le texte aborde des questions aussi variées que la sécurité, la propriété foncière, la justice transitionnelle, les réparations et compensations, le développement du secteur nomade et pastoral, le partage des richesses et du pouvoir, ainsi que le retour des réfugiés et des déplacés. Mardi, le Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, a affirmé que l'accord de paix de Juba «crée un nouvel Etat soudanais et remédie aux injustices du passé». Arrivé au pouvoir après la destitution de Omar El Béchir en avril 2019, le gouvernement qu'il dirige a érigé la paix inter-soudanaise comme priorité de son mandat. Toutefois, deux groupes rebelles ont refusé de se joindre à l'accord et plusieurs traités de paix ont échoué par le passé, notamment en 2006 et 2010.