Le gouvernement soudanais et plusieurs groupes rebelles se sont entretenus pour établir une feuille de route pour la paix, après avoir paraphé un accord visant à mettre fin à près de deux décennies de conflits, a indiqué hier l'agence de presse soudanaise Suna. "C'était la première réunion commune après l'accord. Nous avons discuté de la suite (...)", a déclaré Alhadi Idriss Yahya, président du Front révolutionnaire soudanais (FRS), qui a rencontré mardi une délégation officielle du gouvernement de Khartoum. Lundi, les autorités soudanaises de transition et des chefs du FRS ont paraphé un accord de paix historique à Juba, au Soudan du Sud, après de longs mois de négociations. Ce dernier doit mettre un terme à dix-sept années de conflits qui ont fait des centaines de milliers de morts – essentiellement dans les premières années –, en particulier au Darfour (Ouest), selon l'ONU. "Comme vous le savez, la signature n'est pas définitive et certaines questions liées au calendrier de mise en œuvre de l'accord demeurent. Cela va prendre du temps", a tempéré M. Yahya, précisant qu'un délai de quinze jours avait été fixé pour trouver un calendrier. Créé en 2011, le FRS est une alliance de cinq groupes armés et quatre mouvements politiques du Darfour (Ouest) et des Etats méridionaux du Sud-Kordofan et du Nil Bleu. "Nos priorités sont désormais le progrès économique et des affaires humanitaires liées aux déplacés", a commenté de son côté Minni Minawi, qui dirige une faction du Mouvement de libération du Soudan basé au Darfour, ayant participé à la réunion. Prévoyant le démantèlement des mouvements armés et leur intégration dans les forces régulières, le texte aborde des questions aussi variées que la sécurité, la propriété foncière, la justice transitionnelle, les réparations et compensations, le développement du secteur nomade et pastoral, le partage des richesses et du pouvoir, ainsi que le retour des réfugiés et des déplacés. Mardi, le Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, a affirmé que l'accord de paix de Juba "crée un nouvel Etat soudanais et remédie aux injustices du passé". Arrivé au pouvoir après la destitution de Omar al-Bachir après des manifestations de masse en 2019, le gouvernement auquel il appartient a érigé la paix intersoudanaise comme priorité de son mandat. Toutefois, un long chemin reste encore à parcourir : deux groupes rebelles ont refusé de se joindre à l'accord, et plusieurs accords de paix ont échoué par le passé, notamment en 2006 et en 2010. R. I./Agences