Le discret Youcef Taouint, incontestable, respecté et populaire patron du MTK (Mouvement théâtral de Koléa), vient d'achever l'écriture de son premier livre, intitulé El walf ki sahel. Rencontré inopinément à Koléa, l'artiste nous fait part de ses productions. Pour entamer la rédaction de sa première œuvre littéraire, Youcef Taouint est parti sur l'idée que la vie dans ce monde est constituée de duos, par exemple, le positif avec le négatif, le mal et le bien, l'homme et la femme, sauf l'habitude, la patience. «Mon livre est destiné pour les enfants. Pour les jeunes, dès qu'ils atteignent l'âge de 30 ans, le jeune fait le bilan de sa vie, il commence à réfléchir sur le résultat des années passées, afin qu'il se prépare pour l'avenir, et commence une autre étape de sa vie avec ses acquis», ajoute notre interlocuteur. Il reconnaît que c'est sa biographie qu'il relate à travers des tirades d'une manière indirecte. Il évoque quelques amis dans ses récits. Mustapha Tachet, l'être cher pour l'auteur, fasciné par sa sagesse, sa culture, son mode de vie, il est décédé hélas. Mustapha Tachet, natif d'Azzazga, est venu à Koléa dès son très jeune âge. Il a vécu au milieu des jeunes. «Comme moi, je suis issu d'une famille de Timizart, de Freha, mais natif de Koléa», nous précise Youcef Taouint. Il évoque également quelques éléments de son Association, le MTK, Laribi Mustapha, Asli Nabil, Yanina Mohamed, parmi les dizaines d'élèves, mixte, élèves du MTK. Il se rappelle des années vécues durant son service national à Sidi Bel Abbès et à Tindouf. Le jeune appelé Youcef Taouint a su créer une troupe de théâtre dans la caserne. Le commissariat politique dans la caserne l'avait encouragé dans son travail. Il organisait et animait des soirées culturelles au profit des soldats. «Des souvenirs de 1980», nous indique-t-il. Il reconnaît que le confinement l'a poussé à l'écriture de ce livre et d'une autre pièce de théâtre. «J'ai encore le temps, car les manifestations culturelles ne sont pas encore autorisées à cause de la Covid-19.» Il a aussi écrit une pièce de théâtre avec pour titre Le triangle des Bermudes. Il s'agit d'une aventure vécue par cinq jeunes, dont une fille, qui fuient le pays à l'aide d'une embarcation en bois. Malheureusement pour le groupe, leur embarcation se brise au milieu de la mer. Ils arrivent à rejoindre une île déserte, mais habitée par des animaux sauvages et des vampires. Trois jeunes garçons perdent la vie sur l'île. Les rescapés, la fille et son copain seront secourus. Youcef Taouint dans un style comique fait vivre la scène, en dépit des conditions difficiles à la limite de l'impossible, toujours avec humour. C'est l'histoire des personnes qui vivent entre le marteau et l'enclume. Chacun propose son idée pour échapper à l'enfer, imposé par «le gang», el issaba. Youcef Taouint est prolifique. Il a à son actif pas moins de 70 pièces de théâtre, entre monologues, duos et pièces de théâtre pour enfants et adultes. Pour notre interlocuteur, la situation des comédiens, notamment amateurs, elle est dramatique. «L'ONDA fait un bon travail malgré tout», tenait à préciser Youcef Taouint. «Le travail dans la nouvelle stratégie de la politique culturelle en Algérie devra commencer à partir de la base, cela ne sert à rien d'investir dans la construction des infrastructures, alors que les citoyens ne sont pas habitués à la billetterie pour assister à un concert, un spectacle, une pièce de théâtre ou une conférence. Le privé qui investit devra penser à récupérer son argent dépensé déjà pour réaliser ces petites salles», explique-t-il. Il commence à nous citer des exemples, relatifs à la situation des citoyens algériens honnêtes, qui se retrouvent dans des situations sociales inhumaines, mais ne veulent jamais étaler leurs problèmes dans la rue. «Il faut arriver un jour à trouver une solution pour ces gens-là, quant à moi, je cherche quelqu'un pour éditer mon 1er livre», conclut-il.