Des chaînes à perte de vue, des bousculades, des gestes de nervosité et de désespoir sont encore visibles au niveau de toutes les antennes d'Algérie Poste où toutes les conditions des dérapages sont réunies. Des heures de souffrance et de poussées d'adrénaline sont assurées pour les clients qui font le pied de grue durant toute la journée sans être jamais sûrs d'arriver à temps devant le caissier, la demande d'argent étant nettement supérieure à la quantité des liquidités. «Je fais la chaîne depuis trois jours et je retourne quotidiennement bredouille pour épuisement des coffres forts d'Algérie Poste», a déclaré un retraité. À l'intérieur de l'agence principale du chef-lieu de la wilaya, l'exiguïté des lieux est compliquée davantage par l'arrogance manifeste des préposés aux guichets. «Toute demande de renseignement auprès du personnel même pour ce qui est de l'envoi des lettres ne trouve aucun interlocuteur et c'est souvent une réponse désobligeante faite de moquerie ou de dédain», a fulminé une jeune dame venue poster une lettre recommandée. Pour les autres guichets, les mêmes employés d'Algérie Poste se sont donné le mot pour rester imperturbables devant les foules et afficher une nonchalance révoltante à leur adresse. «Des va-et-vient inutiles, une utilisation excessive des mobiles, une lenteur dans le traitement des différentes opérations sont à mettre sur le compte d'une SPA en mal d'adaptation avec ses objectifs, à savoir entre autres, la satisfaction de ses clients», a tonné un citoyen. À l'antenne de la rue d'Alger, les préposés aux guichets passent carrément à l'invective et aux menaces, donnant parfois par ces gestes provocateurs, du fil à retordre aux policiers mobilisés pour le maintien de l'ordre. Ce sont aussi ces mêmes gestes qui provoquent la colère des citoyens et favorisent, par ces temps de pression, des échauffourées capables de dégénérer en actes plus graves encore. Il est utile de rappeler que la contamination par la Covid-19 y est présente plus que jamais. Lundi matin, les porteurs de masques protecteurs se comptaient sur les doigts d'une seule main. Advertisements