Les échauffourées et les échanges de propos injurieux sont monnaie courante à l'antenne d'Algérie Poste, sise à la rue d'Alger. Si quelques clients sont condamnables sans appel à cause de certains comportements négatifs, il en est de même pour les préposés aux guichets, qui usent quotidiennement d'un ton provocateur à l'adresse des citoyens. «Chaque fin de mois, c'est le calvaire dans cette antenne : si ce n'est pas une chaîne interminable et des bousculades, c'est une panne du réseau informatique qui se déclare et c'est le renvoi systématique des opérations de retrait à une date ultérieure. Si ce n'est ni l'un ni l'autre, c'est encore une nonchalance et un dédain, qui provoquent une poussée d'adrénaline chez le plus zen parmi les clients», a déclaré à El Watan un salarié du secteur de la santé. La situation est encore pire pour les retraités âgés, qui préfèrent remettre une dîme à des jeunes du quartier pour que ces derniers fassent le pied de grue pendant des heures avant de pouvoir retirer leur maigre mensualité. Des salariés, venus s'enquérir de leurs comptes, ont été méchamment réprimés par une employée, a-t-on constaté sur place. Le plus grave est dans les propos suivants faits à un client porteur d'un chèque postal : «Selon votre pièce d'identité, vous habitez tout près de la Grande Poste du centre-ville, vous devez retirer votre argent dans cette même poste.» Algérie Poste est redevable pour son aisance matérielle et les salaires dopés de ses employés à ces humbles gens qui arrivent, bon an mal an, à renflouer ses caisses. Avec l'érosion du pouvoir d'achat et une rentrée sociale que l'on suppose ouverte à tous les scénarios, Algérie Poste est loin d'être considérée comme un facteur d'apaisement. Encore moins l'antenne de la rue d'Alger.