La réhabilitation des réseaux d'alimentation en eau potable du groupement de Constantine qui compte, selon une source de l'ADE, 109 000 abonnés pour un volume d'eau distribué évalué à 43 000 000 m3, coûtera la bagatelle de plus de 600 milliards de centimes. C'est le prix à payer pour « réguler un système de distribution d'eau potable défaillant, intermittent et déséquilibré » pour reprendre les propos du directeur régional de l'ADE qui a mis dernièrement l'accent sur la vétusté des canalisations, à l'origine de fuites évaluées à plus de 50% par rapport au précieux liquide qui parvient aux robinets. Dans ce contexte, il avait fait également référence aux branchements illicites qui génèrent, selon ce dernier, non seulement un manque à gagner substantiel mais aussi des dysfonctionnements importants au niveau des réseaux d'AEP où cette forme de piratage se pratique à une grande échelle. 36 mois sont prévus pour concrétiser ce projet confié à un groupement mixte franco-chinois dont le chef de file n'est autre que la société des eaux de Marseille, une entreprise jugée par nos experts très fiable et performante, et ce, au regard des bonnes performances réalisées à l'issue d'autres projets nationaux finalisés dans les temps impartis et conformément au cahier des charges. Lors de son intervention, le représentant de la SEM a largement exposé, lors d'une rencontre organisée à ce sujet, les tenants et aboutissants de ce plan de réhabilitation du groupement de Constantine qui compte, en plus du Vieux-Rocher, les agglomérations limitrophes et la région de Mila. « En gros, dira-t-il, ce projet est engagé sur la base d'un plan directeur des réseaux d'AEP, d'une cartographie numérique, d'un système d'information géographique, d'une recherche des fuites, d'un schéma de recalibrage des canalisations et, au bout du parcours, de la mise en place d'un système informatisé de gestion des abonnés. » Quant aux travaux de réhabilitation, ils concerneront 65 km de canalisations qui seront réalisés avec des conduites d'un diamètre de 100 à 800 mm et dont la solidité serait à toute épreuve. S'agissant des infrastructures à réaliser pour assurer le transfert des eaux à partir du barrage de Beni Haroun, les chiffres fournis font état de 208 km d'adduction à l'aide de conduites d'un diamètre de 200 à 1600 mm, de 2 stations de traitement d'une capacité globale de 420 000 m3, de 7 stations de pompage et de 17 réservoirs, dont la capacité varie entre 500 et 20 000 m3. A titre indicatif, il est utile de souligner, d'une part, que le barrage de Beni Haroun a un volume de 1 700 000 m3 et que sa retenue présente un volume utile de 732 millions de mètres cubes, sachant que sa capacité globale est estimée à un milliard de mètres cubes. Ce qui confère à cet ouvrage le titre de plus grand barrage d'Algérie. Ce projet est donc important pour le chef-lieu de la wilaya de Constantine qui souffre particulièrement de la vétusté de ses réseaux d'AEP et de l'éventail des problèmes qui en découlent. Pour une population estimée à 449 000 habitants, les réseaux d'AEP desservent 445 830 habitants pour une clientèle de 67 147 abonnés répartis comme suit : 63 309 foyers, 1078 administrations, 2738 locaux commerciaux et 22 unités industrielles.