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Les grandes angoisses du secteur de l'hydraulique
Pénurie d'eau, fuites et casse-tête des créances impayées
Publié dans El Watan le 25 - 03 - 2007

En raison de la croissance démographique et des besoins induits par le développement industriel et agricole, les ressources potentielles du pays en eau risquent de s'avérer insuffisantes à l'horizon 2025, tandis que les coûts liés à leur mobilisation se feront de plus en plus lourds et les offices en place incapables de gérer rationnellement cette ressource.
Rappelons que les potentialités en eau évaluées à 19 milliards m3 se réduisent en fait à seulement 12 milliards m3 en termes de ressources réellement mobilisables, compte tenu des limites techniques et économiques liées aux conditions de captage notamment. Sur ces 12 milliards m3 de ressources mobilisables constituées pour l'essentiel d'eaux de surface, l'Algérie ne sera en mesure de mobiliser à cet horizon qu'environ 6 milliards m3, en comptant non seulement sur la centaine de barrages en service, mais également sur la soixantaine de grandes retenues, ouvrages de dérivation et stations de dessalement d'eau de mer en construction ou en phase d'étude qui devraient en principe être opérationnels à cette échéance. La tension sur la demande, exercée concurremment par les secteurs de l'agriculture et de l'industrie, et plus fortement encore par la population en constant accroissement, sera de plus en plus forte, au point qu'il sera nécessaire de réguler la consommation par les prix. Ce processus de réduction de la demande par la hausse des prix à la consommation, qui a démarré au début des années 1990 et qui se poursuit aujourd'hui encore, est censé conduire les Algériens à consommer avec modération ce « bien économique » au risque d'en payer le prix fort. Même si d'aucuns considèrent l'effort consenti par l'Etat en matière de mobilisation d'eau encore insuffisant eu égard aux pénuries qui subsistent encore dans de nombreuses villes du pays, il faut tout de même reconnaître que l'Algérie a réalisé un bilan que beaucoup de pays pourraient lui envier. Pour donner une idée de l'effort déployé dans ce domaine, il faut savoir que l'Etat algérien a consacré‚ entre 1974 et 2004, pas moins de 16 milliards de dollars au développement des infrastructures d'alimentation en eau potable (barrages, retenues collinaires, stations de dessalement d'eau de mer, forages, transferts et adductions, etc.), ce qui a permis de porter le volume d'eau régularisé de 554 millions m3 au lendemain de l'Indépendance à environ 3 milliards m3 aujourd'hui. De ce stock soumis aux aléas climatiques, est tiré annuellement 1,5 milliard m3 d'eau potable destiné aux populations rurale et urbaine, ce qui laisse bien peu à l'industrie et à l'agriculture, dont les 360 000 ha de périmètres irrigués sollicitent à eux seuls pas moins de 2 milliards m3. La baisse dramatique des rendements agricoles sur ces terres en serait en grande partie la conséquence.
Les limites du système actuel
En dépit de son insuffisance par rapport aux besoins, la production nationale d'eau destinée aux populations est aujourd'hui largement supérieure à celle du Maroc et de la Tunisie réunis. Le développement des infrastructures d'adduction et de distribution aurait même permis d'atteindre, selon un document encore d'actualité du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement (Demain l'Algérie), des taux de branchement au réseau public du même niveau que celui des pays développés. Ils atteindraient 90% en zone urbaine et environ 80% en zone rurale, selon cette même source. Même si le réseau public est fréquemment à sec, il faut reconnaître que l'Etat algérien a tout de même réussi l'exploit d'y avoir raccordé pas moins de 19 millions d'habitants, en se fixant pour objectif d'assurer à terme une dotation journalière d'environ 200 litres d'eau potable pour chaque personne. On est évidemment loin du compte, puisque nos villes pratiquement sans exception continuent à subir à des degrés plus ou moins graves des restrictions. La cause fondamentale de ces contre-performances résiderait, de l'avis des experts du ministère concerné, dans l'inefficacité du système de gestion de l'eau, en place depuis l'indépendance et qui aurait aujourd'hui atteint toutes ses limites. C'est un système qui réserve l'investissement exclusivement à l'Etat, tandis que la gestion de l'eau potable est confiée à une dizaine d'entreprises publiques régionales créées à cet effet. Eu égard à leur statut et à leurs moyens limités, ces entreprises se sont avérées incapables de promouvoir une gestion moderne telle que la pratiquent les grandes sociétés étrangères spécialisées dans ce domaine. En ont résulté d'énormes gaspillages d'eau dus notamment aux pertes dans les réseaux et aux surconsommations favorisées par la pratique de prix, jusqu'à très récemment encore, largement subventionnés par l'Etat. Comme autres conséquences de ce mode de gestion anachronique, on peut citer le désordre dans les programmes de distribution et la détérioration constante de la qualité de l'eau, dont les citoyens n'ont pas fini de subir les désagréments. Aucune amélioration ne peut être sérieusement envisagée tant que ce mode de gestion bureaucratique, peu motivant et fortement dépendant de l'administration centrale, sera maintenu. Aussi estime-t-on aujourd'hui nécessaire d'y mettre fin en soumettant les entreprises publiques du secteur aux contraintes d'efficacité et à la concurrence. Pour ce faire, la démonopolisation des activités de gestion, de production et de distribution d'eau potable est désormais perçue comme une nécessité. Elle permettra aux opérateurs privés maîtrisant le métier d'y prendre part, seuls ou en partenariat avec les opérateurs nationaux. La concurrence devra jouer pleinement au niveau de tous les segments du marché de l'eau (eau potable, eau d'irrigation, eau épurée, eau dessalée), à l'exception de ceux que l'Etat pourrait considérer comme stratégiques (la construction et la gestion des grands barrages par exemple). C'est d'ailleurs là un des grands volets de la nouvelle politique de l'eau qui permet aujourd'hui de concéder la gestion de réseaux de production et de distribution d'eau potable à des opérateurs privés. La firme française (Suez) a été la première à ouvrir le bal avec le réseau d'eau potable et d'assainissement d'Alger, dont elle assure aujourd'hui la gestion, conjointement avec l'opérateur historique ADE. Fruit de ce partenariat, la SEAAL fait aujourd'hui partie du paysage courant algérois. D'autres formes de prises en charge (mise en concession, contrats de management) de réseaux de grandes villes algériennes seront sans doute mises en œuvre dans les toutes prochaines années.


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