Comme chaque année, des correspondances de parents d'élèves et de maires pleuvent sur les bureaux de la direction de l'Education en vue de programmer des travaux de réparation dans les établissements, d'assurer le transport scolaire, le chauffage et les repas chauds, en plus de la dotation des écoles en matériel pédagogique. Le palier scolaire qui souffre le plus est incontestablement le primaire. Sa gestion est confiée à des APC qui endurent la rareté des ressources financières et qui ploient sous le poids des problèmes quotidiens des citoyens. Les écoles souffrent essentiellement de la vétusté des équipements et infrastructures. Dans les autres paliers qui bénéficient de budgets et d'un certain niveau d'autonomie de gestion, en l'occurrence le niveau moyen et le secondaire, il y a lieu de citer la gestion de certains directeurs qui est montrée du doigt par des enseignants et syndicalistes. Certains chefs des établissements préfèrent renvoyer des parties conséquences du budget vers le trésor public alors que «les murs et plafond de leurs établissements tombent en lambeaux» et enregistrent plusieurs lacunes élémentaires. «Ils définissent la bonne gestion par le fait d'être le moins dépensier possible, et ce avant même qu'on réduise les budgets de ces établissements suite à la crise financière», dit un enseignant, alors qu'il y a toujours des problèmes du quotidien à prendre en charge comme réparer une vitre ou un poêle, changer des lampes, renforcer un mur menaçant de tomber, aménager le parking et réparer la plomberie des sanitaires. Le P/APW a évoqué, par ailleurs, lors de la dernière session, les difficultés rencontrées à tous les niveaux avec le contrôleur financier, ce qui rebute beaucoup d'entreprises à s'engager avec les établissements et les administrations de manière générale. Certes, la direction de l'Education a une grande responsabilité dans la mise en place de meilleures conditions de scolarité aux élèves, en les dotant en moyens pédagogiques et assurant le suivi des états d'avancement de ses chantiers. C'est la tâche du service de la programmation et du suivi qui est chargé d'inscrire les besoins en infrastructure dans la wilaya en élaborant un plan d'investissement dans le domaine des constructions scolaires et l'implantation de nouvelles infrastructures ainsi que le suivi des constructions scolaires. Pression perpétuelle Les besoins de la wilaya de Béjaïa en matière de nouveaux établissements sont d'une cinquantaine d'infrastructures tout palier confondu. Les établissements qui sont en cours de construction souffrent d'un retard flagrant. D'autres projets ne sont même pas lancés, ce qui met la direction de l'Education sous pression à chaque rentrée scolaire, afin de régler les problèmes de la surcharge des classes et de remplacement des établissements dont les structures s'avèrent dangereuses pour la vie des élèves, à l'image du CEM Tahiat Ahmed de Kherrata et le CEM 800/300 de Semaoun. Ces deux structures se trouvent dans un état «catastrophique». Dans certaines zones, la DE enregistre une forte demande pour l'ouverture de classes de préscolaire. La moyenne d'occupation est de 25 élèves par classe. Mais cela ne reflète pas la réalité à travers tout le territoire de la wilaya, car dans la plupart des régions, les écoles souffrent de saturation, affirme le SG de la DE. Le secteur de l'éducation doit connaître l'implication de plusieurs services de la wilaya comme le contrôleur financier et surtout la DEP qui est chargée de la réalisation des équipements publics. Plusieurs projets se sont heurtés à l'épineux problème du foncier. À ce propos, l'élu Zahir Attouche a proposé une solution qui est à la portée de l'administration. Elle consiste en l'utilisation du surplus d'espace dont dispose certains établissements scolaires. Le rapport de la commission éducation de l'APW, présidée par Mabrouk Azibi, relève que sur «16 groupes scolaires inscrits, 13 ne sont pas encore lancés à El Kseur, Tazmalt, Béjaïa, Akbou, Tibbane, Akfadou et et Tifra». «La commune de Béjaïa qui est une zone de tension a bénéficié de 4 groupes scolaires, mais qui ne sont toujours pas mis en chantier. À Aokas, un groupe scolaire n'a pas été lancé à cause du choix de terrain. Le terrain devant recevoir le groupe scolaire de Sidi Boudraham risque d'être squatté, on ne lance pas les travaux immédiatement et idem pour les 4 groupes scolaires inscrits pour Ighzer Ouzarif dont 3 à l'indicatif de la DEP non lancés» note la commission. Azibi Mabrouk précise à ce sujet que la plupart de ces projets «demandent une réévaluation pour cause d'insuffisance de l'autorisation de programme, un justificatif qui sert juste à différer les programmes». Dans le cycle moyen, au moins trois projets de CEM ne sont pas lancés. Au niveau du secondaire, la DEP, la Sonelgaz et la DTP traînent le pas dans l'achèvement des VRD du lycée Bouhkim, commune d'Ighram, et celui de Sidi Boudrahem. Reconnaissant la particularité de cette rentrée scolaire, le président de la commission insiste sur le fait que le protocole sanitaire anti-Covid-19 ne peut être pris en charge uniquement par les APC, notamment, dans les 563 écoles primaires. Advertisements